Parce que c'était Noël il y a peu, je vais parler de botanique appliquée aux adoptés considérés comme "sans racines" sur la base des Cactus de Noël...Si l'on est une plante épiphyte importée (d'Amérique latine pour les cactus de Noël), on peut pousser sans racines, à justes doses d'ombres et de lumières, d'air et d'humidités bien utilisés...
Il est classique d'entendre que les adoptés sont sans racines, déracinés, voire même doublement déracinés (on n'est pas/plus à un déracinement près...)...
J'ai déjà évoqué la métaphore de l'adopté comme plante exotique que l'adoption se propose de greffer sur une terre différente de sa terre natale.
Mais y a-t-il un salut possible lorsque l'on est sans racines ?
La plante exotique peut se développer sans racines, si elle est épiphyte : c'est la cas des Cactus de Noël (Schlumbergera), importés d'Amérique latine.
Les épiphytes (du grec έπί «sur», φυτόν «végétal»;
littéralement «à la surface d'un végétal») sont des plantes qui poussent en se
servant d'autres plantes comme support (et j'ose dire comme tuteur -de résilience ?-).
Il ne s'agit pas de plantes parasites
car elles ne prélèvent pas de nourriture de leur hôte.
Les épiphytes sont des
organismes autotrophes photosynthétiques ; ils sont capables d'absorber
l'humidité de l'air et trouvent les sels minéraux, partiellement dans l'humus
qui peut se former à la base des branches, et pour une autre partie dans les
particules et gaz, absorbés ou solubilisés dans l'eau de la pluie et des
rosées. On les rencontre surtout dans la zone intertropicale, et
plus particulièrement dans les forêts ombrophiles.
En zone tempérée, la présence et la diversité de lichens
épiphytes sont considérées comme des bioindicateurs de la qualité de l'air et
de l'environnement.
Les Schlumbergera sont sensibles à la durée de la nuit. Les
boutons floraux commencent à se former et à se développer dès que les nuits
rallongent suffisamment, c’est-à-dire au début de l'automne.
On peut évidemment reproduire ce phénomène artificiellement
en mettant les plantes dans l'obscurité pendant un certain nombre d'heures,
même s'il fait encore jour ; on obtient ainsi des floraisons décalées.
Voilà qui devrait rassurer toutes les plantes exotiques adoptées "sans racines"... Joyeux Noël à tous...
Episode 3 du Bestiaire de l'adoption spécial 'Cheval', histoire de couronner le tout avec le rapport entre adopter et adouber, et l'adoubement lui-même...
Le verbe adopter vient de adoptare
qui signifie la même chose en latin; d'où on a fait dans la basse latinitéadobare, qui
signifie faire quelqu'un chevalier, lui ceindre l'épée, l'adouber ; d'où est venu aussi ce qu'on appelait un miles adobatus, un chevalier nouvellement fait, parce que celui qui
l'avait fait chevalier était censé en quelque façon l'avoir adopté.(1)
ADOUBEMENT(2)
Au Moyen Âge, l'adoubement était une cérémonie officielle à laquelle de nombreux nobles assistaient et qui consistait à consacrer un homme comme chevalier du roi.
Tout homme de
bonne naissance, autrement dit riche et descendant de suzerains, après avoir été page puis écuyer pouvait devenir
chevalier.
Pour ce faire, le père de l'enfant le confiait à une personne de confiance, un ami, ou un membre de sa
famille qui devenait son parrain dès que l'enfant avait atteint
l'âge de sept ans. Il fallait que
le père ait une confiance absolue
en cette personne, le parrain, pour lui confier son enfant, car celui-ci
devrait passer ses plus jeunes années sous sa garde et être élevé par lui.
De plus,
il n'était pas rare qu'un parrain
mente à son protégé sur les intentions et la
personne de son père, ce qui entraînait bon nombre de trahisons et de guerres d'honneur quand
l'enfant ne revenait pas se faire adouber au château
familial pour y servir son père jusqu'à sa mort et en attendant de prendre sa place, mais préférait faire allégeance à son parrain et ainsi devenir
son chevalier.
Les rois qui n'avaient pas d'héritier
et n'étaient pas trop intransigeants
envers la morale pratiquaient souvent ce genre de supercherie et désignaient ensuite le jeune chevalier comme leur successeur
et héritier.
Dans le
château de son parrain, le jeune
homme suivait une formation de page.
On peut
lire Tristan et Iseut qui explique
bien cet apprentissage et dont voici un extrait :
« Sous sa tutelle, Tristan apprit à chevaucher,à respecter les règles de la chevalerie, à
sauter, nager, courir, lancer la pierre, manier l'écu et la lance, les diverses sortes d'art et d'escrime,
l'art de vénerie et de fauconnerie, tous
les honnêtes ébats recommandés pour fuir l'oisiveté, mère des vices, et en même temps les usages de la courtoisie et les vertus requises
au franc homme : honneur, fidélité, hardiesse, débonnaireté, démener grande largesse, parler
avec mesure, ne blâmer personne à la légère, éviter les fous et servir les
dames. »
Puis, dès qu'il avait atteint l'âge
de treize ou quatorze ans, il était nommé écuyer, s'il avait réussi sa formation de page et si l'écuyer qui la lui enseignait était
satisfait de son élève. Désormais plus mûr et plus fort physiquement, son entraînement est axé sur l'équitation tandis que sa formation ne se préoccupe plus que du combat à
cheval.
La nuit avant la cérémonie est dédiée à la méditation et à la prière.
S'ensuit
la cérémonie de l'Hommage pendant laquelle l'écuyer doit prêter « hommage » à son suzerain qui lui remet ses investitures, soit un étendard, symbole du fief. À
partir de ce moment, l'écuyer est chevalier, mais
aussi vassal du seigneur à qui il a prêté serment.
Un chevalier peut prêter serment à plusieurs suzerains et ainsi
posséder plusieurs fiefs, mais il
doit exprimer quel est son hommage lige (ou hommage principal) si cette
situation se produit. Dans ce cas alors, et s'il y a guerre ou mésentente entre ses suzerains, le chevalier est tenu d'obéir à son seigneur-lige si celui-ci
lui ordonne de combattre à ses côtés.
Tout
page, écuyer ou chevalierqui ne
remplissait pas ses engagements était considéré comme un félon et poursuivi jusqu'à
ce que mort s'ensuive ou qu'une décision du roi le condamne à l'emprisonnement.
Edmund Blair Leighton - l'adoubement.(1901; collection particulière)
DÉROULEMENT DE LA CÉRÉMONIE DE L'ADOUBEMENT ou ARMEMENT DU CHEVALIER(3) La première cérémonie était un bain où l'on mettait l'aspirant, c'était un symbole de purification morale. Au sortir du bain, on l'habillait d'une tunique blanche, insigne de pureté ; d'une robe rouge, marque de ce qu'il était tenu de répandre son sang pour sa foi et son devoir ; d'un justaucorps noir, souvenir de la mort qui l'attendait, comme tous les hommes. Purifié et vêtu, il observait un jeûne rigoureux de vingt-quatre heures. Sur le soir, il entrait dans l'église et passait la nuit en prières. Le lendemain matin, il se confessait, communiait, assistait à la messe et entendait ordinairement un sermon sur les devoirs de la chevalerie, puis il s'avançait vers l'autel, l'épée de chevalier suspendue à son cou ; le prêtre la détachait et la lui rendait après l'avoir bénie. Le jeune guerrier allait ensuite s'agenouiller devant le seigneur qui devait lui conférer son titre ; il lui récitait quelque demande comme celle-ci : « Si vous pri qu'en guerdon de mon service me doigniès armes et me faîtes chevalier », et il prononçait le serment de rester toujours fidèle à la religion et à l'honneur. Le seigneur lui donnait l'accolade, c'est-à-dire, trois coup du plat de son épée sur l'épaule ou sur la nuque, quelquefois un léger coup de la main sur la tête et lui disait une sorte de sermon. Puis « On amène le cheval, on apporte les armes, on le revêt d'une cuirasse incomparable, formée de doubles mailles que ni lance ni javelot ne pourraient transpercer ; on le chausse de souliers de fer fabriqués de même à doubles mailles; des éperons d'or sont attachés à ses pieds ; à son col est suspendu son bouclier, sur lequel sont représentés deux lionceaux d'or ; sur sa tête on pose un casque où reluisent les pierres précieuses, ou lui remet une lance de frêne à l'extrémité de laquelle est un fer de Poitiers ; enfin, une épée provenant du trésor du roi. » (Extrait de Comment Geoffroi Plantagenet, Due d'Anjou, fut armé chevalier en l'an 1127.)
[Sources :
(1) Encyclopédie de Diderot et d'Alembert ;
(2) Wikipedia ; (3) http://medieval.mrugala.net/Seigneurs%20et%20nobles/Adoubement%20de%20chevalier.htm ]
Bon... Après quatre billets adoptiologiques sur le Cheval et la Chevalerie, il est temps de laisser les chevaux retourner à leur état sauvage... ;-))