Le chemin qui
mène du cheval à l'adoption passe par son symbolisme, le cavalier puis le chevalier via son
adoubement, et s'intéressera également à la chevalerie...
Pour traiter
du Cheval dans mon Bestiaire de l'Adoption, je le ferai donc en plusieurs
billets...
EPISODE 1 - SYMBOLISME DU
CHEVAL : quelques morceaux choisis d'intérêt mythique et psycho-analytique...
Le symbolisme
du cheval est complexe et multiple. Il connait tous types de rôles et de
symbolismes, bénéfiques comme maléfiques, dans les histoires qui lui sont liées
: monture dynamique et impulsive, il est associé à tous les points cardinaux, à
chacun des quatre éléments, au soleil comme à la lune, à la vie comme à la
mort, au monde chtonien comme ouranien.
Le cheval est
également associé aux figures parentales. Carl Gustav Jung l'associe aux
figures maternelles, et voit dans le cheval l'un des archétypes de la mère,
parce qu'il porte son cavalier tout comme la mère porte son enfant, « offre un
contact doux et rythmique, et valorise son cavalier » ;
à l'inverse, Sigmund Freud l’associe aux figures paternelles, et relève un cas où le cheval est l'image du père castrateur.
à l'inverse, Sigmund Freud l’associe aux figures paternelles, et relève un cas où le cheval est l'image du père castrateur.
Dans les
mythes, la domestication du cheval est souvent présentée comme l'entente
immédiate et tacite entre le cavalier et sa monture, parfois grâce à l'aide des
dieux, comme l'illustrent Pégase, Bucéphale ou encore Grani. La réalité
historique est toutefois celle d'un très long processus. Au cinéma, cette
domestication est « une étape initiatique, un rite de passage entre l’état
sauvage de l’enfance et l’état civilisé de l’adulte ».
Le
Dictionnaire des symboles affirme que tous les rites, mythes, poèmes et contes
évoquant le cheval ne font que mettre en relief cette relation entre le
cavalier et sa monture, considérée, en termes psychanalytiques, comme
représentant celle du psychique et du mental : « s'il y a conflit entre eux
deux, la course du cheval mène à la folie et la mort, mais s'il y a accord, la
course se fait triomphale ». Pour le cavalier, il s'agit de contrôler
l'instinct (la partie animale) grâce à l'esprit (la partie humaine).
Carl Gustav
Jung note une relation d'intimité entre le cavalier et sa monture, il soutient
dans Métamorphoses de l'âme et ses symboles que « le cheval semble représenter
l’idée de l’homme avec la sphère instinctuelle à lui soumise […] les légendes
lui attribuent des caractères qui reviennent psychologiquement à l'inconscient
de l'homme : [ils] sont doués de clairvoyance […] ils guident les égarés […]
ils ont des facultés mantiques [… ils voient] aussi les fantômes ». Le cheval
semble donc pour lui métaphoriser la libido, l'énergie psychique émanant de
l'inconscient, et la part animale de l'homme.
Dans sa Psychanalyse des contes de fées, Bruno Bettelheim explique l'attirance de nombreuses petites filles pour les chevaux-jouets qu'elles coiffent ou habillent, et plus tard la continuité de cette attirance à travers la pratique de l’équitation et les soins aux chevaux, par le besoin de compenser des désirs affectifs : « en contrôlant un animal aussi grand et puissant que le cheval, la jeune fille a le sentiment de contrôler l'animalité ou la part masculine qui est en elle ».
Freud voit lui aussi le cheval comme un « symbole du psychisme inconscient ou de la psyché non-humaine », la bête en l'homme.
Dans
Métamorphoses de l'âme et ses symboles, Carl Gustav Jung parle du cheval comme
« d'un des archétypes les plus fondamentaux des mythologies, proche du
symbolisme de l'arbre de vie ». Comme ce dernier, le cheval relie tous les
niveaux du cosmos : le plan terrestre où il court, le plan souterrain dont il
est familier, et le plan céleste. Il est « dynamisme et véhicule ; il porte
vers un but comme un instinct, mais comme les instincts il est sujet à la
panique ». En ce sens, le motif du cheval est un symbole adapté pour le Soi car
il représente une réunion de forces antithétiques et contradictoires,
conscientes et inconscientes, ainsi que la relation les reliant (de même qu'une
relation indéfinissable unit le cavalier à sa monture). Cette perception
découle directement de ses qualités physiques de mobilité. Elle transcende
l'espace connu puisque la chevauchée est une « transgression des limites
psychiques ou métaphysiques » : le cheval permet de franchir la porte des
enfers comme les frontières du ciel, le disciple atteint la connaissance sur
son dos, et bon nombre de croyances en la métempsycose rapportent des aventures
à cheval avant la réincarnation. Il peut aussi avoir un rôle de ravisseur.
Donald Woods
Winnicott développe l'importance du « portage », qui « permet de se libérer des
contraintes physiques et psychiques », et renvoie à des sensations de la petite
enfance.
[Sources
:
- Wikipedia ;
- CHEVALIER J, GHEERBRANT A, Dictionnaire des Symboles, Paris, Robert Laffont, 2004 ;
- JUNG C.G., Métamorphoses de l'âme et ses symboles, Genève, Librairie de l'Université, 1973.]
Quoi qu'il en soit, j'étais sans doute bien plus heureux avant, quand j'étais Cheval...;-))
- Wikipedia ;
- CHEVALIER J, GHEERBRANT A, Dictionnaire des Symboles, Paris, Robert Laffont, 2004 ;
- JUNG C.G., Métamorphoses de l'âme et ses symboles, Genève, Librairie de l'Université, 1973.]
Quoi qu'il en soit, j'étais sans doute bien plus heureux avant, quand j'étais Cheval...;-))
Jacques Brel -Le Cheval (Olympia 1966).
Comme quoi rien n'est innocent... je ne verrai plus "mon petit poney" du même œil ! :-)
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