Cheval (Episode 2.1) : Genèse de la Chevalerie Médiévale (1ère époque) : Pouvoir des Hippeis grecs et des Equites romains, Fosterage des futurs Cavaliers germains, Rite "au poil" des Francs saliens...
Il est généralement pensé que la « Chevalerie », avec toutes les valeurs morales et quelquefois spirituelles qui s’y rattachent, n’a pu s’épanouir et se structurer que dans l’évolution d’une société qui s’imprégnait elle-même de ces mêmes valeurs. Mais la réalité, c’est que ce ne sont pas ces valeurs qui sont à l’origine de ce qui deviendra au début du XIe siècle la Chevalerie médiévale.
En fait, la genèse de la chevalerie va se former
par la convergence puis de la fusion de deux traditions distinctes :
– l’une a
ses origines dans l’antiquité
gréco-romaine ;
– l’autre
dans les pratiques initiatiques tribales
des peuples de Germanie (ceux
communément et souvent péjorativement appelés « barbares »).
Reconstruction of the mosaïc depiction of the Battle of Issus
after a painting by Appelles found in the House of the Faun at Pompeii (published in 1893)
Origines gréco-romaines antiques
Dans les écrits anciens, les auteurs grecs -surtout athéniens-, parlent de l’existence
d’un groupe d’hommes qui se font appeler hippeis
(Hippeis peut être traduit sans
différenciation par « cavalier » ou » chevalier »). Ce sont des guerriers dont
la richesse personnelle leur permet d’acquérir puis d’entretenir un cheval de combat. Ils forment la caste des Curètes (ou Kouretes) en Crète ancienne. Dans une armée grecque principalement formée de
guerriers à pieds (les « hoplites
» à grande lance, la « sarisse », dont huit rangées formaient une phalange), ces hippeis formaient ainsi un corps de combattant distinct, la cavalerie. Ce sont surtout les Macédoniens, tels que le roi Philippe II de Macédoine, puis son fils Alexandre le Grand, qui démontreront l’efficacité de ces soldats à
cheval lorsqu'il s’agissait de déborder rapidement l’infanterie ennemie sur ses
flancs.
Chez les Romains, il existe un corps d’armée constitué de soldats qui
combattent sur des chevaux : ils sont appelés equites. Bien que
l’action militaire ne fût pas la finalité de leur ordre, ces « equites » ou « chevaliers » prirent part
aux guerres de conquêtes romaines où ils occupèrent des grades élevés. Ils
eurent accès aux postes de la magistrature et au Sénat, à l'exemple de Suétone qui portait la parole du Sénat
et qui était d’abord un equites. Leur
influence politique devint considérable et pesa significativement
sur le gouvernement de Rome. Lorsque Jules César eut conquis la Gaule, il
imposa au peuple gaulois l’organisation politique, économique et sociale romaine
dans laquelle l’ordre des equites
avait une place importante. Bon nombre d’equites
furent à la tête de grandes propriétés terriennes gallo-romaines. Il ne fait
aussi nul doute que l’ordre romain des equites
s’ouvrit à la riche aristocratie gauloise, accélérant ainsi le processus
d’assimilation de la noblesse indigène aux idéaux de l’occupant.
Origines germaniques
Si chez les Grecs et les Romains monter à cheval pour faire
la guerre était rare et réservé à une élite, il n’en était pas de même chez les
peuples nomades d’origine germanique ou scandinave.
Étant de nature
nomade, le nourrisson fille ou
garçon, « Wisigoth », « Ostrogoth », « Vandale », « Alaman », « Alain », «
Burgonde », « Lombard » ou encore « Franc » et « Hun » pour ne citer qu’eux, se retrouvait sur le dos d’un cheval avant
même de savoir marcher.
Et comme la guerre était l’occupation principale de ces peuples qui se devaient, pour vivre, conquérir sans cesse de nouveaux territoires, le jeune enfant mâle cavalier se retrouvait tout aussi naturellement avec les armes à la main. Il en découle que combattre à cheval était donc la posture naturelle des guerriers de ces peuples de Germanie.
Et comme la guerre était l’occupation principale de ces peuples qui se devaient, pour vivre, conquérir sans cesse de nouveaux territoires, le jeune enfant mâle cavalier se retrouvait tout aussi naturellement avec les armes à la main. Il en découle que combattre à cheval était donc la posture naturelle des guerriers de ces peuples de Germanie.
Sevré à l’âge de
trois ans, le jeune Germain était confié
aux femmes de sa famille jusqu'à l’âge de sept ans.
Passé cet âge, il était alors confié jusqu'à son quatorzième anniversaire, pour son éducation presque essentiellement guerrière, à un père adoptif.
En général, ce père adoptif n’était autre que le frère aîné de sa mère, donc à son oncle maternel. Cette période se nomme « forsterfaeder » ou « fosterage ». Cette période initiatique guerrière dans son appellation porte dans son étymologie même les notions de rudesse et forçage éducatifs auxquels est soumis le futur guerrier germain. Au terme de cette période le jeune germain allait faire ses preuves d’autonomie et de vaillance en voyageant parmi les nombreuses ethnies germaines.
Lorsque le poil lui
était poussé au menton, il revenait
alors dans sa tribu pour y subir le rite
de la première coupe de barbe ou de cheveux et pour y affronter en combat singulier son père adoptif pour que tous
puissent voir ses qualités de guerrier.
Chez certain de ces peuples, et en l’occurrence chez les « Francs saliens », il était de coutume chez leurs chefs, de célébrer en plus, par une cérémonie spécifique, la remise très solennelle des armes à un jeune homme en âge de combattre.
[Source : Wikipedia]
Prokofiev - Danse des Chevaliers (Roméo et Juliette N°13)
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