samedi 21 janvier 2012

ADOPTION DANS L'EGYPTE ANTIQUE (1) et notions sur la famille égyptienne antique...

La société de l’Égypte antique était structurée autour de l'unité familiale. Le peuple égyptien attachait beaucoup d'importance à la vie de famille, et considérait les enfants comme une grande bénédiction. La grossesse était très importante pour les femmes égyptiennes. Une femme fertile était une femme couronnée de succès. En devenant enceintes, les femmes gagnaient le respect de la société, l'approbation de leur mari, l'admiration de leurs sœurs moins fortunées et d'amis stériles. Les hommes avaient besoin de prouver leur "virilité" par le paternage d'autant d'enfants que possible, et les bébés étaient considérés comme une fierté.


MARIAGES, DIVORCES, ADULTÈRES…

Le mariage tenait une place importante dans la société égyptienne antique.
Les buts du mariage étaient principalement la procréation et le maintien de la famille.
Les maris pouvaient épouser plusieurs femmes (polygamie), et les mariages entre personnes de proche parenté (cousins germains, frères et sœurs, etc.) étaient possibles. Dans la plupart des cas cependant, l'inceste était mal vu, sauf dans la famille royale, où l'inceste était utilisé pour sauvegarder la succession dynastique (préservation de la lignée de sang et maintien du pouvoir politique).
Des mariages diplomatiques avaient lieu dans la royauté : soit ces arrangements créaient des alliances entre deux royaumes séparés, soit ils indiquaient une soumission du royaume du dirigeant qui mariait sa fille. De même, les mariages père-fille et frère-sœur étaient fréquents au sein de la famille royale. Les contrats de mariage, qui se concentraient sur les droits de propriété de chaque partenaire, mais ne font pas mention -en dépit de leur nom- de cérémonie de mariage, spécifiaient des motifs de divorce. Ces motifs incluaient l'infidélité ou l'infertilité de l'épouse, l'aversion de l'homme pour sa femme, ou son désir d'épouser une autre femme.
Le divorce était possible, bien que ce ne fût pas courant : il correspondait à une procédure simple, consistant à faire une simple déclaration pour annuler le mariage devant témoins. La femme avait la garde des enfants et était libre de se remarier. Les femmes étaient toujours blâmées pour l'incapacité à concevoir un enfant. Les hommes aussi bien que les femmes pouvaient se remarier après un divorce.
L'idée d'illégitimité ne semble pas exister dans la société égyptienne antique, mais il était tabou d'avoir des rapports sexuels avec la femme d'un autre homme. La punition pour adultère était la mort, principalement parce que la paternité d'un enfant pouvait être mise en doute. De même, il n'était pas socialement acceptable pour une femme d'avoir des rapports sexuels avec d'autres hommes. La paternité d'un enfant était importante, parce que les biens actifs d'une famille pouvaient être transmis à l'enfant.

STATUT DE LA FEMME ÉGYPTIENNE : ÉGALE A L’HOMME…

La reine Hatchepsout, devenue Pharaon...

La femme égyptienne bénéficiait d'un statut exceptionnel par rapport à la plupart des sociétés antiques : les femmes égyptiennes avaient atteint la parité avec les hommes égyptiens. D'aucuns se plaisent à penser que l'époque égyptienne était une bonne époque pour vivre. Il semble tout du moins qu'il s'agissait d'une bonne époque pour les femmes. Elles étaient reconnues comme égales aux hommes et jouissaient de droits fondamentaux qui leur font parfois défaut dans le monde actuel. Bien que les femmes dussent obéir à leurs pères et à leurs maris, elles étaient égales aux hommes dans de nombreux cas. Elles avaient légalement le droit de participer aux transactions commerciales, de posséder des terres, et pouvaient se présenter elles-mêmes dans les affaires judiciaires. Les femmes encouraient les mêmes peines que les hommes. Les épouses et les mères de pharaons incarnaient parfois le réel pouvoir dirigeant du gouvernement, mais elles régnaient sans que le commun des mortels ne soit au courant.
La reine Hatchepsout [reine-pharaon, cinquième souverain de la XVIIIe dynastie de l'Égypte antique] est la seule femme qui régna illégalement en se déclarant elle-même Pharaon.


ADOPTION DANS LA SOCIÉTÉ ÉGYPTIENNE ANTIQUE :

  • ADOPTION EN CAS DE STÉRILITÉ
Il est prouvé que l'adoption existait dans l’Égypte ancienne : les détails juridiques sont inconnus, mais l'enfant adopté aurait eu accès à l'héritage de ses parents adoptifs, et, à son tour, aurait été responsable de leur enterrement et de leur culte funéraire.

Si un couple n'avait pas d'enfants, ils priaient les Dieux et les Déesses de leur venir en aide. Ils pouvaient placer des lettres sur les tombes de parents morts, leur demandant d'user de leur influence sur les Dieux. La magie était également utilisée comme moyen d'avoir des enfants. Dans le cas d'un couple ne pouvant toujours pas concevoir d'enfant, l'adoption était une option.

Si la femme était stérile et ne pouvait pas concevoir de bébés, de nombreux hommes résolvaient le problème en divorçant d'elles. Mais ce traitement était rude, et la plupart du temps mal vu. Une manière publiquement mieux acceptée de résoudre ce problème de stérilité était l'adoption, et, en raison de la courte espérance de vie et d'un taux de natalité élevé, il y avait toujours de nombreux enfants orphelins.
L'accouchement était un événement à risque. Le taux de mortalité infantile était élevé ; subséquemment, de nombreuses formules magiques étaient employées pour aider à assurer la bonne arrivée du nouveau-né. Plus de 150 baguettes apotropaïques (baguettes ayant le pouvoir de conjurer le mal et le mauvais sort) ont été trouvées, ainsi que des formules de protection concernant les enfants.
La mère nommait son enfant immédiatement après la naissance, s'assurant ainsi que l'enfant aurait un nom dans l'au-delà même dans le cas malheureux d'une fausse-couche. Les Égyptiens craignaient la "seconde mort" encore plus que la première. La seconde mort était l'effacement complet de toute mémoire terrestre, ce qui explique pourquoi les noms étaient si importants pour les Égyptiens.

  • ADOPTION D'ÉPOUSES POUR DES QUESTIONS D'HÉRITAGE
Les femmes jouissaient des mêmes droits économiques et juridiques que les hommes, du moins en théorie, et ce concept est retrouvé dans l'art égyptien et des manuscrits contemporains. Les disparités légales entre les droits des personnes étaient basées sur les différences de classes sociales et non sur le sexe.
Une femme égyptienne pouvait revendiquer jusqu'à un tiers de l'ensemble des biens de la communauté dans le mariage. Quand une femme apportait sa propre propriété privée dans le mariage - sa dot (dowry) -, elle restait sienne, même si le mari en avait souvent l'usufruit.

A la mort de son mari, la femme héritait d'un tiers de leur communauté de biens, les deux autres tiers étaient divisés entre les enfants, puis à défaut entre les frères et sœurs du défunt.
Pour contourner cette possibilité et permettre à l'épouse de recevoir la part la plus large, ou pour lui permettre de disposer de tous les biens, le mari pouvait faire plusieurs choses :
   1/ sous le Moyen-Empire, il pouvait établir un "document-maison" (imyt-PR), qui était un acte juridique unilatéral pour le don de propriété. Comme pour un testament de vie, il était établi et pouvait être exécuté du vivant du mari. Dans ce document, le mari pouvait attribuer ce qu'il voulait de ses biens propres à son épouse.
   2/ S'il n'y avait pas d'enfants, et que le mari ne voulait pas que ses frères et sœurs ne reçoivent deux-tiers des biens de la communauté, il pouvait adopter légalement son épouse comme enfant et héritière, et ainsi lui léguer tous les biens. Même s'il y avait des enfants, il pouvait adopter son épouse qui, en tant que descendante juridique, recevait une part des deux-tiers alloués, en plus de sa part normale, correspondant à un tiers des biens de la communauté.

  • ADOPTION DES ÉPOUSES DU DIEU AMON (voir lien ICI)


[Sources :http://www2.sptimes.com/Egypt/EgyptCredit.4.2.html ; http://www.library.cornell.edu/colldev/mideast/womneg.htm ; http://factoidz.com/family-in-ancient-egypt/ ]

Ancient Egypt -National Geographic

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