jeudi 17 mars 2011

Egypte - Adoption des Epouses du Dieu et Dynasties Sacerdotales...

La divine adoratrice d'Amon Nitocris

Avant la XXIe dynastie de l'Ancienne Egypte, le titre d'épouse du Dieu était donné à la femme de Pharaon.  

Le titre d'Épouse du dieu (ḥmt-nṯr) ou Divine Adoratrice (dwȝt-nṯr) désigne des prêtresses consacrées au service d'Amon, tout comme d'autres Divines Adoratrices sont attachées à la déesse Hathor ou placées au service d'Atoum, de Min et de Sobek. Il semble qu’en leur qualité de « Main du dieu » elles aient pour rôle d’« éveiller la pulsion sexuelle » du dieu créateur.

Les épouses du dieu sont des dames du plus haut rang, membres de la famille royale. 

Pendant le Nouvel Empire, le titre est porté notamment par Ahmès-Néfertary, sœur et grande épouse d’Ahmôsis Ier, puis par leur fille Méritamon, et, après elle, par Hatchepsout et Néférourê. Ainsi, malgré le titre, qui suggère un attachement exclusif à Amon, le mariage mystique avec le dieu n'exclut pas le mariage avec un roi et la maternité.
 
Sous la XXIe dynastie, l'institution se transforme : désormais, les épouses d'Amon sont des vierges qui se vouent exclusivement au dieu. Le titre de divine adoratrice était donné à la fille de Pharaon, qui était consacrée comme oblate au Dieu Amon et interdite d'avoir des relations avec des hommes mortels.

Elles se succèdent par voie d'adoption, transmettant la prêtrise à leur fille adoptive, souvent leur nièce croisée (cela équivalait le plus souvent à une adoption "tante-nièce", puisque l'épouse du Dieu adoptait en général la fille du frère de Pharaon) et, à partir de la troisième période intermédiaire jusqu'à l'époque saïte, elles forment d’authentiques dynasties sacerdotales, dont le pouvoir temporel est sans doute considérable.
En effet, sur les reliefs, leur nom est inscrit dans un cartouche royal.
Elles sont représentées en train d’assumer des fonctions proprement monarchiques, présentant Maât à Amon et lui consacrant des offrandes ; ou encore, on les voit associées aux rites de fondation des sanctuaires, habituellement une prérogative du roi ritualiste.
Dans d’autres scènes, elles aussi liées à l’iconographie royale traditionnelle, le dieu les étreint, ou leur tend le signe ânkh, tout comme il en fait ailleurs don à pharaon.

Apparemment, l’autorité des divines adoratrices d'Amon, épouses du dieu, est restée limitée à la région thébaine. Pendant la XXIIe dynastie, elles se font enterrer à proximité du Ramesséum, puis, pendant les dynasties kouchite et saïte, à Médinet Habou.

La fonction de divine adoratrice est abolie sous la domination perse, après -525.
Elles étaient assistées d'un grand majordome comme l'atteste le relevé des titres d'un personnage sur une statue de l'époque saïte conservée au musée du Louvre.

Les divines adoratrices d'Amon les plus connues à dater de la Basse Epoque (-750 ;- 30) sont :

Chepenhoupet Ire ou Shapeneoupet Ire (-754 à -714 ou -750 à -715)  , qui était la fille du Pharaon Osorkon III, reconnue comme "Divine adoratrice d'Amon", probablement pas adoptée ; 

Aménardis Ire (-740 à -720 ou -700) , qui était la fille du Pharaon Kashta, la sœur du Pharaon Pi'ankhy, et adopté par Chepenhoupet Ire ;

Chepenhoupet II (-710 à -650) , qui était la fille de Pi'ankhy et adoptée par Aménardis Ire ; 

Nitocris Ire ou Chepenhoupet III (-640 à -586), qui était la fille du Pharaon Psammétique I et adoptée par Chepenhoupet II ; 

Ânkhnesnéferibrê (-586 à -525) , qui était la fille du Pharaon Psammétique II et adoptée par Nitocris  Ire.


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