- Le mot « sioux » désigne avant tout un important groupe linguistique du centre et du sud-est de l'Amérique du Nord, plus souvent appelé « siouan », lui-même subdivisé en deux sous-groupes, les Catobas aujourd'hui presque disparus (il existe encore une petite réserve dans la Caroline du Sud), et la grande famille Sioux, qui comporte elle-même d'autres subdivisions.
- Le même mot « sioux » est à la fois utilisé pour indiquer un groupe spécifique des tribus, culturellement et linguistiquement très proches, Lakota, Nakota et Dakota, noms qui signifient tous « alliés ». Les Sioux vivent dans les plaines du nord, incluant les Dakotas du Nord et du Sud, le Nebraska, le Wyoming et le sud du Montana.
- Quoique ce point soit incertain et discuté, le mot « sioux » proviendrait de l'expression « nadowe-is-iw-ug », qui, dans la langue des Ojibwés, signifierait « ennemis (nadowe) petits (is) ils sont (iw ug) », parce que les Iroquois leur paraissaient des ennemis beaucoup plus dangereux. Ce terme a été repris par les Français au XVIIe siècle, et ensuite adopté par les Sioux eux-mêmes, mais aujourd'hui, ils préfèrent réutiliser leurs noms d'origine en disant "je suis lakota", "dakota" ou, très rarement, « nakota ». Les Sioux s'appellent entre eux Oceti sakowin oyate, « Le Peuple des Sept Feux » ou « le Conseil des Sept feux » en référence à leurs originaires sept divisions politiques.
- Les Français furent les premiers Européens à rencontrer les Sioux, sur la façade occidentale du lac Supérieur, dans les États actuels du Minnesota et du Wisconsin. À l'époque de ces premiers contacts, dans les années 1670-1680, les Sioux étaient sédentarisés en gros villages ; ils alternaient la culture du maïs, la cueillette du riz sauvage et la chasse aux bisons, présents alors dans les clairières du Haut-Mississippi.
- Au XIXe siècle, la nation Sioux n’était pas une nation compacte avec un gouvernement central et un seul chef à sa tête, mais une confédération de 7 sous-tribus alliées parlant une même langue. Chaque tribu avait un chef et se divisait à nouveau en bandes ou villages ayant à leur tour à leur tête chacun un chef.
- Sur leur terre originelle de l’Est, les Sioux subsistaient grâce à la pêche, la chasse du petit gibier, la récolte du riz sauvage et était des experts dans le maniement du canot. Mais en partant dans l’ouest, et par l’acquisition du cheval, leur style de vie changea complètement, ils devinrent une tribu de cavaliers nomades dont la survie dépendait principalement du bison. C'était des guerriers, armés de couteaux, arcs et flèches, lances et boucliers. Ils ne furent jamais de grands agriculteurs.
- L’arrivée des américains blancs qui suivaient la piste de la Louisiane amena la fin du style de vie et la disparition du bison. La Ghost Dance (danse fantôme) qui prétendait ramener le bison et faire partir les blancs, devint prédominante chez les Sioux qui voulaient retrouver leur style de vie du passé.
- La polygamie était acceptée. Contrairement aux autres tribus dont la population décrut avec l’arrivée des blancs, la démographie Sioux semble avoir augmenté. Ceci est dû principalement à l’incorporation de captifs et aux mariages avec des blancs.
Sioux célèbres :
Tȟatȟáŋka Íyotake (Sitting Bull), grand chef sioux hunkpapa, un des principaux résistants face à l'armée américaine.
Tashunca-Uitco (Tȟašúŋke Witkó - Crazy Horse), grand chef oglala, un des principaux résistants face à la civilisation des États-Unis.
Prénoms Sioux :
Les Sioux ont donné des prénoms qui prennent souvent ancrage dans la nature qui les entoure, dans les forces surnaturelles qu'ils perçoivent, dans les qualités des personnes, ou bien dans d'autres évènements de la vie, souvent liés à la naissance. Tout comme l'ensemble des peuples amérindiens dont l'étymologie des prénoms amérindien est similaire.
Abey : prénom féminin signifie "feuille" - Tribu Omaha.
Chumani : prénom féminin qui signifie "goutte de rosée".
Eyota : prénom féminin qui signifie "la meilleure".
Migina : prénom féminin qui signifie "lune descendante" - Tribu Omaha.
Winona : prénom féminin qui signifie "fille première née".
Charles Deas - A group of Sioux - 1845. Amon Carter Museum of American Art, Fort Worth, Texas |
Anciennes pratiques sioux en matière de mariage et d'adoption : des mariages fondés sur le rapt, la prédation, et adoption sur le même plan que la filiation.
Les anciennes pratiques Sioux en matière de mariage sont représentatives d'une société où les preneurs prennent femme sans rien donner en échange.
Dans cette société, où les hommes
partageaient leur temps entre la guerre, la chasse aux bisons et les grandes
cérémonies rituelles, et où tous les biens matériels appartenaient aux femmes,
aux épouses, la règle était de se marier à l’extérieur de la bande.
L’épouse idéale était la captive
de guerre, et l’adoption d’enfants ou
d’adultes avait autant d’importance que la filiation.
La terminologie de parenté était
de type dravidien*, mais il
n’existait pas de terme propre pour époux ou épouse. Le mot pour se marier signifiait « enlever » (une femme), capturer.
Il était d’ailleurs interdit à un
homme d’adresser la parole à ses beaux-parents, qui étaient traités comme des
ennemis ou l’étaient vraiment. Les sœurs vivaient sous le contrôle le plus
strict de leurs frères, et c’est eux qui décidaient de leur mariage et de
l’importance de la dot en chevaux et autres biens que le prétendant devait
verser. Les guerriers donnaient les scalps pris aux ennemis à leurs sœurs, et
c’étaient les femmes qui torturaient les prisonniers souvent jusqu'à la mort.
Idéalement, le beau-frère était celui qu'il fallait tuer pour prendre sa sœur. […]
Peut-être est-ce l’importance
première du vol de l’épouse, des mariages fondés sur le rapt, la prédation, qui
explique que, de façon tout à fait inhabituelle, la terminologie de parenté
sioux fait dériver les termes pour désigner les cousins croisés de ceux qui
désignent les affins, le frère et la sœur de l’épouse. L’extérieur l’emporte
donc sur l’intérieur, mais un extérieur qui est le domaine de la prédation et
de la mort.
[Source : M. GODELIER, Métamorphoses de la parenté, Flammarion, 2010, pp.204-205.]
*système
de parenté de type dravidien : il convient de distinguer le type
dravidien du type iroquois, car si dans ces deux systèmes terminologiques, les
germains sont assimilés aux cousins parallèles et distingués des cousins
croisés (G = P<> X), la nomenclature iroquoise possède par ailleurs des
termes spécifiques pour les alliés, tandis que la nomenclature dravidienne est
un système dichotomique, dans lequel la distinction des parallèles et des
croisés correspond en fait à l’opposition des consanguins et des affins, des
non-épousables et des épousables, et est donc non pas l’expression d’un système
de filiation mais d’une structure élémentaire de l’alliance.[ Source : L.Barry et Al., Glossaire de
la parenté.(en ligne).
Shawnee Sioux War Dance
Merci Julien pour cet article passionnant ! J'avais pas mal parcouru des articles sur le destin de Lost Bird, une petite sioux adoptée par le général Colby ( plus de propagande que d'amour véritable)après le massacre de Wounded Knee Creek.
RépondreSupprimerJ'attends la suite avec impatience.
Hélène maman d'un petit Oromo
Tes articles sont intelligents et complets, si tu as l' occasion , je serais curieuse de connaître ta position sur l' adoption par les couples homosexuels, mais si tu ne souhaites pas prendre parti, cela ne m' empêchera pas de te lire avec estime et affection!
RépondreSupprimerMerci à Marie de me faire découvrir ce blog
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