C'est une tradition transmise oralement de maître à disciple, puis transcrite dans des ouvrages qui restent encore aujourd'hui difficiles d'accès, le livre du Zohar étant sans doute le plus connu.
Le mot "kabbale"
Le mot kabbale vient de l'hébreu qabbala. C'est un dérivé du verbe leqabbel et de la racine QBL qui signifie "recevoir ou accueillir". Ainsi le mot "kabbale" veut-il dire "réception".
Pour respecter la forme hébraïque, il faudrait écrire qabbale. de fait, selon les auteurs, on trouve diverses orthographes dont qabbale ou cabbale ou encore cabale, kabale ou kabbale.
Si nous commençons cette réflexion sur la kabbale par cette remarque sur la transmission, c'est pour souligner le lien essentiel de la kabbale avec les mathématiques. Celles-ci sont en effet, dans leurs fondements premiers, à la fois "étude" et "enseignement", comme pratique et réflexion sur cet événement qu'est la transmission. Et il ne serait pas faux de dire que la meilleure traduction de qabbala serait "mathématique", plus juste en effet par exemple que "mystique", puisque l'étymologie de "mathématique" est un verbe grec qui veut dire "transmettre, apprendre et enseigner".
La kabbale : des chiffres et des lettres
Pour la kabbale, le monde a été créé avec les lettres de l'alphabet. Les lettres sont le centre de tout rapport au monde. Ainsi, vivre, c'est savoir lire, déchiffrer et interpréter les textes. Les lettres ont un pouvoir et un rôle dans les processus de libération de l'âme et de guérison du corps. Ainsi existe-t-il des rapports entre la psychanalyse et la kabbale, et entre la kabbale et la thérapie en général.
L'alphabet hébraïque comprend 22 consonnes et un système de vocalisation comportant 10 signes voyelles. Seules les consonnes s'écrivent obligatoirement, l'adjonction des voyelles étant facultative et servant à faciliter la lecture. Le texte de la Tora est écrit sur un parchemin, à l'encre et à la main, et il n'est jamais ponctué, sauf dans les éditions imprimées. Cette absence de voyelles offrent une très grande souplesse d'interprétation et de combinaisons de lettres entre elles, une mise en mouvement du langage, clef incontournable de la dynamique du vivant.
Mais les lettres hébraïques sont aussi des chiffres ; le texte est donc, à proprement parler, un document chiffré. La kabbale devient ainsi un "art de faire parler les chiffres".
Ce rapport entre les chiffres et les lettres s'appelle la guématria.
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