Et une fois n'est pas coutume, je vais parler subjectivement de ma propre expérience. (Attention, c'est assez rare dans ce blog pour être souligné...)
Il est vrai que j'ai plutôt un regard optimiste et positif sur un certain nombre d'aspects autour de l'adoption. Mais j'ai conscience que tout n'est pas rose et que rien n'est gagné d'avance, et je garde la conviction que rien n'est perdu d'avance non plus... Et que tout ne tombe pas du ciel... (si, les tuiles parfois...)
Ne croyez pas que j'ai évolué dans le monde des Bisounours et de Hello Kitty : qu'on ne me taxe pas d'optimisme niais ou naïf, j'ai suffisamment exploré les bas-fonds du mal-être, du repli sur soi, pour ne pas envisager bêtement la vie en rose pour tous dans le meilleur des mondes...
Ceux qui me connaissent depuis peu n'ont pas forcément conscience de mon mal-être passé (tant mieux!):
j'ai touché le fond au sortir de l'adolescence plutôt dorée et sans heurts : pour mon passage à l'âge adulte, j'ai erré dans les dédales du mal-être, de la mélancolie, du doute, de la souffrance, de la mort...
Le but de ce billet est de montrer que l'on peut avoir flirté avec la plus noire des déprimes ou des souffrances dans un mal-être flamboyant [oxymore, quand tu me tiens...;-)], et qu'il est possible de s'en sortir...
Ma Plume et ma guitare ont été des compagnes fidèles, vecteurs de sublimation du néant chaotique en expression artistique... (En physique, la sublimation est le passage de l'état solide à l'état gazeux... Transformer les maux solides en mots évanescents en quelque sorte...)
Je crois intimement aux vertus des vecteurs artistiques...
Et les artistes sont souvent des personnes blessées...
Sans impudeur ni prétention, un poème écrit dans un de mes moments de Blues mouillé de Styx lors de mes 20 ans passés...
Et vu que je m'en suis sorti (et ce n'était pas forcément gagné d'avance...), je lis ce poème avec recul, plaisir et sans nostalgie... ;-)
[Quatrains croisés d'alexandrins et de décasyllabes...]
Du poète maudit Baudelaire (Spleen et Idéal), j'étais surtout maudit...
Sungha Jung - Can't take my eyes off of you
Mal-être
Le mal-être est toujours là, comme d'habitude,
Comme si rien n'y pouvait changer, immuable,
Comme si tout ce qui me manque, indéniable,
Me déchirerait pour la vie, en turpitudes,
Comme à chaque jour suffisent mes peines,
Comme à chaque jour persiste ma haine,
Des délires profonds où je suis fou,
Malheureux toujours de manquer de tout,
Et puis nombril encore issu d'on ne sait où,
Repli sur un Moi qui me lasse de dégoût,
Eviter le regard qui renvoie mes blessures,
Et panser, toujours, des souffrances immatures,
Aux yeux des autres paraître normal,
Aux yeux des autres donner de l'humour,
Cacher le manque du réel amour,
Et alterner le Spleen et l'Idéal.
[J.ChAbAdA ; 21/08/99]
Julien, je pleure, c' est malin, la video est sublime comme ton texte, j' espère que la vie et le temps sont en train de rassasier tes soifs infinies, ce poème est sublime, je t' aime fraternellement, que l' aube te comble!
RépondreSupprimerTrès beau poême l'Ami... Ayant moi même eu besoin de déposer certaines souffrances à un moment donné sur du papiers pour décharger mon esprit, je suis adepte des douleurs en vers...
RépondreSupprimerDans ces quelques vers je me retrouve quelques années en arrière aussi...
Merci l'art ! En effet il permets d'extérioriser en parti son mal être en attendant que nous apprenions à vivre avec...
Kim
Je n'étais pas passé dans le coin depuis quelques temps... Ce n'est peut-être pas un hasard ci je reviens aujourd'hui, sur ce message. Les sentiments qui en ressortent sont troubles... Comme certains je me retrouve dans le récit, moi aussi j'ai eu ma période de spleen, moi aussi j'ai couché des mots et des mots sur du papier puis trouvé "l'élévation" avec ma guitare, mais par dessus tout j'ai trouvé le réconfort, la force chez les autres.
RépondreSupprimerC'est là que les sentiments se troublent, nos périodes de doutes ne correspondent pas et je n'ai pas su être présent là où tu l'as été quelques années auparavant. En tout cas merci d'avoir partagé une partie de ton "adolescence plutôt dorée et sans heurts" avec moi, il en reste des sacrés souvenirs et un peu de nostalgie tout de même... et désolé d'avoir été absent plus tard.
@Orfeenix : Sungha, mon blogofils coréen illégitime, est exceptionnel avec sa guitare, et m'a ému aussi... Et l'aube m'a déjà comblé d'amour depuis...
RépondreSupprimer@Kim : oui, apprendre à vivre avec, ou à vivre sans, effectivement, cela prend du temps...
@Paikanos : ton prénom, tes initiales peut -être ? (je ne vois pas qui tu es... Sois indulgent...;-))
Indice souvenir: Un jour j'ai failli profiter d'un délicieux gâteau aux petits pois...
RépondreSupprimerPaikanos : j'y suis presque... Es-tu un homme ou une femme ? (dabadabadadabadabada...)
RépondreSupprimerLa réponse est dans le premier participe du premier commentaire mon chou.
RépondreSupprimerA moins que tout ça ne soit du cinéma...
"Dans la vie quand une chose n'est pas sérieuse on dit c'est du cinéma..."
Magnifique texte, Julien.
RépondreSupprimerLes mots aussi peuvent sauver....
Merci Véronique...
RépondreSupprimerLes mots tuent, mais les mots soignent les maux parfois effectivement...
Avec une bonne dose d'environnement bienveillant et de personnes attentives et attentionnées, ça aide aussi, même si une bonne part du chemin vers la lumière ne dépend de personne d'autre que soi...