lundi 11 avril 2011

ADOPTION - Abandon (2) : le facteur de risque d'un trouble n'est pas le trouble lui-même...


L'abandon et les circonstances de l'abandon peuvent être un facteur de risque de troubles ultérieurs, dont les fameux troubles de l'attachement.

 Le but de ce billet n'est pas de nier l'existence possible de ces troubles de l'attachement, mais de repositionner les choses : il ne faut pas confondre facteurs de risque d'un trouble et le trouble lui-même. 

 Selon les circonstances de l'avant-adoption, les facteurs de risque sont plus ou moins importants, mais ne découlent pas naturellement et obligatoirement sur des troubles.
Mais il faut évidemment les prendre en compte, sans en faire le centre de tous les maux (style quand ça va mal, c'est forcément à cause de son abandon), ni les nier (style Syndrome de la cigogne : "l'enfant est né le jour de son adoption point. L'avant n'existe pas".). Trouver une voie du milieu donc...

Un facteur de risque n'est pas le risque lui-même et n'entraine pas systématiquement une pathologie grave et incurable.
Pour prendre un exemple médical, si un facteur de risque équivalait à une pathologie, toutes les personnes en hypercholestérolémie seraient étiquetées accidents vasculaires ou cardiaques. Un médecin qui assénerait de manière péremptoire à son patient avec un LDL élevé qu'il mourrait forcément d'une attaque ne ferait pas son boulot correctement et le patient aurait raison d'en vouloir à son médecin. C'est une possibilité, pas une certitude, et le taux de LDL a encore le temps de changer, ou le patient de mourir d'autre chose, autre chose qu'il ne faudrait pas louper parce qu'on se serait uniquement focalisé sur le mauvais cholestérol...


Je pense qu'il faut considérer l'abandon et les circonstances de l'abandon comme des événements de la vie de l'enfant avec de possibles facteurs de risque, mais pas en corrélation directe et obligatoire avec des inévitables troubles de l'attachement et une inévitable quête des origines.
Et si les troubles sont bel et bien là, il faut s'atteler à trouver des remèdes sans condamner la personne mais sans lui faire croire au miracle non plus.

Qu'il y ait du chemin à parcourir et que rien ne soit gagné d'avance, c'est évident.

Mais tout n'est pas perdu d'avance ou de manière définitive également : c'est important d'en être convaincu pour aborder l'avenir dans de meilleures conditions et ne pas rester paralysé dans le passé, ou dans un passé extrapolé... Le passé compte, mais tout ce qui suit aussi heureusement.

5 commentaires:

  1. Bien dit Julien!
    Tu en envoies une copie à notre PLS favori?

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  2. Merci Julien.
    Encore faut-il que le diagnostic des troubles de l'attachement soit reconnu le plus tôt possible par des personnes qualifiées, compétentes.

    Lire la suite sur le site internet de la Société Scientifique de Médecine Générale

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  3. Merci Julien et merci Zench
    Nenette

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  4. j'aime : "c'est important d'en être convaincu pour aborder l'avenir dans de meilleures conditions et ne pas rester paralysé dans le passé, ou dans un passé extrapolé... Le passé compte, mais tout ce qui suit aussi heureusement."
    et c'est le difficile équilibre à trouver en tant que parent et bien sûr personnel soignant ou enseignant etc.
    brigitte

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  5. Pour info.

    Colloque sur l’attachement et les troubles de l’attachement "Pour construire la sécurité interne : l’indispensable alliance parents/professionnels"

    En 2008, lors de la création de PETALES International, ses membres fondateurs, PETALES asbl et PETALES Québec, ont senti la nécessité de réunir parents, intervenants, thérapeutes et chercheurs à un grand rassemblement international sur la question de l’attachement et de ses troubles pour mettre en commun les questions de chacun et échanger sur les réponses possibles aux troubles de l’attachement.

    Dix ans de rencontres, depuis la création de la première association PETALES à Namur en 2001, dix ans d’écoute des parents, des professionnels et d’observation et d’écoute des enfants ont amené PETALES à faire le constat suivant : l’essentiel pour nos enfants est la construction de leur sécurité interne et pour construire celle-ci, une alliance parents/professionnels est indispensable, cette alliance étant le premier lieu de sécurisation et de socialisation.

    Le discours autour de l’attachement motive de plus en plus l’action préventive, clinique et thérapeutique. La recherche ouvre des voies précisant davantage les directions à prendre. Ce colloque est une première occasion de se rencontrer, de partager expériences, savoirs, expertises, et... divergences.

    Le colloque se tiendra les vendredi 6 et samedi 7 mai 2011, à Charleroi (Espace Meeting Européen - CEME ASBL, Rue des Français, 147), Belgique.

    Source

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