mardi 5 avril 2011

Les pères adoptifs sont-ils les seuls pères sans gènes avec leur enfant ?


Oui, les pères adoptifs sont des pères sans gènes avec leur enfant adopté : ils n'ont aucun lien biologique, aucun gène transmis à leur enfant adopté...

Mais sont-ils les seuls pères dans ce cas dans nos sociétés occidentales -supposées- monogames où le lien biologique est prégnant ?

En 2004, une équipe britannique conduite par le Pr Mark Bellis et al. de l'Université John Moores de Liverpool (et reprise dans les médias en 2005, comme dans le Nouvel Obs et 20 minutes) a réalisé une grande méta-analyse (à partir de 17 études européennes publiées entre 1950 et 2004) publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health sur les pères qui élèveraient sans le savoir l'enfant d'un autre géniteur.

Ils en concluent qu'en Europe, 4 à 5% des pères supposés biologiques élèvent en fait l'enfant d'un autre géniteur sans le savoir.

Plusieurs faits peuvent expliquer ce pourcentage : infidélités au sein d'un couple, grossesse attribuée par erreur à un nouveau partenaire alors que l'enfant était biologiquement le fils ou la fille du précédent, voire exceptionnellement des erreurs lors d'insémination artificielle ou de fécondation in vitro.


Les pères adoptifs ont au moins l'avantage de savoir qu'ils sont pères sociaux de l'enfant sans en être les géniteurs, ce qui n'est pas le cas de ces pères non biologiques qui l'ignorent...

Conclusion : les pères adoptifs ne sont pas les seuls pères sans gènes avec leur enfant... Un père biologique sur 25 est dans ce cas également...

12 commentaires:

  1. C'est effectivement un bon raisonnement et un aspect bien rassurant (cela sert même de plaisanterie pour les pères adoptifs): "nos enfants ne sont pas le snotres génétiquement mais nous au moisn on le sait..... et on en est fier".... toute la différence entre le cocu et le père adoptif !

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  2. Et comme je dis souvent :
    "Quand y a des gènes, y a pas de plaisir !"

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  3. J'adooore ce post!
    Je dirais (au flair) que le premier ou le dernier de la fratrie on plus de "chance" de ne pas être du mari... mais le père, le vrai, c'est celui qui aime!

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    1. vous avez totalement raison le vrai père c'est celui qui à l'amour. hatnaz@yahoo.fr

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  4. Je suis contre tous les secrets de famille et pour le droit aux origines. Oui le papa est celui qui eleve l'enfant, mais lui comme l'enfant ont le droit de connaitre la verite, ce qui ne les empechera pas de s'aimer. Pareil pour les PMA avec dons, les enfants ont le droit de savoir.
    Ce qui est genant n'est pas l'absence de genes commun, mais la presence d'un secret, toujours destructeur a moyen ou a long terme.
    Mais il est deja possible pour un pere de savoir s'il est bien le pere biologique de son enfant via internet, et je m'en felicite. Le droit de savoir je vous dis, essentiel. L'adoption doit etre choisie, dans tous les cas.
    Nenette

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  5. @ Nenette : à quoi sert de connaitre l'origine du spermatozoïde fécondant ?
    La révélation du secret dans le cas du père biologique qui ignore qu'il n'est pas géniteur,donc cocu (hors cas d'erreurs de FIV ou insémination) est-elle si bénéfique que cela ? A qui sert la révélation de la vérité dans ce cas ? Je ne pense pas que le fait de savoir l'origine du sperme soit un plus et soit une connaissance fondamentale et incontournable, surtout quand tout va bien et que cela risque de remettre en cause l'équilibre d'un couple et le lien de l'enfant avec sa mère, car l'enfant peut aussi le vivre également comme une tromperie... Tout dépend aussi de l'ancienneté de ce secret... Dans l'idéal, la vérité au sein du couple est une bonne chose dès le départ, pas après des années de vie mutuelle...
    Je ne défends pas la vérité à tout prix, Nenette, et pour qui la révélation du secret serait-elle bénéfique ? Est-il nécessaire de tout connaitre et tout savoir ?
    La vérité est toujours relative... Si elle risque de déstabiliser et déséquilibrer un cercle familial, l'origine du sperme n'est pas une donnée indispensable.
    A moins que vous n'ayez des arguments de poids pour prouver le bien -fondé de cette connaissance. Et il ne s'agit pas là d'histoire d'adoption, mais d'histoire de cocufiage...

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  6. @ Nenette encore : oui la présence d'un secret peut être destructeur à moyen ou à long terme. Mais la vérité également. Quid du bénéfice/Risque au cas par cas...
    Et la révélation d'un secret est forcément déstabilisatrice, même si ce secret n'est pas censé être destructeur au final...

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  7. Amusants jeux de mots meme si la découverte que le lien "génétique" qu'on croyait établi n'existe pas peut constituer, au moins dans un premier temps, un cataclysme pour tout le monde (père, mère, enfant).

    Je pense que beaucoup de mères ne sont pas "sûres" du lien génétique... Ou alors ne veulent pas croire qu'une "faute" occasionnelle ait pu porter des fruits.

    Il me semble que l'étude a été interrompue (etudus interruptus) car les résultats étaient vraiment trop déstabilisants... De plus, à une époque où l'on peut commander des kits ADN sur Internet, comme cela se développe parait il dans plusieurs pays, le doute ou le "secret" n'est plus possible...

    Sujet inépuisable en tous cas !

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  8. Dans la littérature et les ouvrages spécialisés en psychologie on lit généralement plus les ravages autour des secrets que de la vérité. Un secret de famille peut empoisonner et pourrir plusieurs générations, sans chercher bien loin on a tous un exemple autour de nous. Aujourd'hui on recommande aux parents nés de FIV et de dons de dire la vérité a leur enfant, comme en adoption. Secret = mensonge = tromperie, et ce, meme avec les meilleures intentions du monde. Dans la révélation d'un secret c'est plus le fait d'avoir été trompé et trahie par ceux en qui on avait le plus confiance qui fait mal, plus que le secret en lui-meme. Comment peut-on cacher a un etre humain ses origines, son histoire? Il a quand meme le droit de savoir. Je pense a tous les enfants nés sous X, aux enfants nés de dons. Le probleme du secret, c'est qu'il empoisonne celui qui le fait, ceux qui savent et ne peuvent rien dire (en général dans une famille plusieurs personnes connaissent le "secret"), et ceux a qui on cache quelque chose d'aussi essentiel. Je pense qu'on sent toujours que "quelque chose ne va pas" confusément quand il y a secret, ne serait-ce qu'au détour d'une discussion entendue par erreur, d'une expression furtive surprise, d'une gene, d'une absence de ressemblance, d'un malaise confus etc.
    Une femme prend une bien lourde responsabilité en taisant une chose aussi importante au pere biologique, au pere de coeur, a son enfant, a ses autres enfants... J'ai un exemple concret ou le secret de paternité a du etre révelé apres une leucémie et une recherche de donneur, en effet le (demi) frere n'avait pas plus de chance d'etre compatible que mon voisin.
    Les genes c'est rien? Mais quand les adoptés disent leur joie a la naissance de leur premier enfant de se reconnaitre pour la premiere fois en quelqu'un, ne serait-ce que physiquement, on voit bien que ce n'est pas rien du tout.

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  9. Mardi dans l'émission "les Maternelles" sur France5 le sujet était "devenir mere quand on est née sous X". Les deux témoins évoquaient le temps de la grossesse et ce manque d'éléments sur leurs antécédents médicaux familiaux, leurs questionnements sur ce qu'elle allait transmettre génétiquement a leur bébé. Encore un effet du secret qu'on fait subir a l'enfant, au petit-enfant...

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  10. Oui Nenette, je suis d'accord avec vous quant au poids du secret délétère qui peut se transmettre sur plusieurs générations éventuellement... OK pour les facteurs et les composantes psychogénéalogiques, nous sommes d'accord.

    Oui Nenette, les gènes ne sont pas rien, et je n'ai jamais dit que les gènes n'étaient rien, mais je lutte contre ceux qui pensent le "tout biologique", que les gènes sont tout... Nous sommes bien d'accord Nenette.

    Ma question sur la vérité à tout prix que j'évoquais plus haut concernait les cas de cocufiage uniquement, pas les cas concernant les FIV ou dons ou inséminations...
    Et je persiste et signe à dire que dans ces cas de cocufiage, la vérité ne s'impose pas à tous les coups, et peut dans certains cas s'avérer plus délétère que bénéfique...
    Mais il est évident que la connaissance de la génétique originelle (les géniteurs vivants)peut sauver des vies dans le cas de greffes de tout acabit, nous sommes encore d'accord...
    Mais il n'y a pas de règle générale et simpliste, tout est affaire de cas particuliers...

    Merci Nenette de faire avancer le débat et de me faire cogiter, et n'hésitez pas à venir et revenir commenter sur ce blog.

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  11. Avec plaisir, merci pour l'accueil et pour ce blog;)

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