samedi 5 mars 2011

Anthropo - Le Vaudou et la Macumba : Généralités...

Panthéon Vaudou, Dahomey.

Le vaudou (ou vodou, ou vodoun) est une religion originaire de l'ancien royaume du Dahomey (Afrique de l'Ouest). Il est toujours largement répandu au Bénin et au Togo, comme dans le célèbre marché des féticheurs à Lomé.

À partir du XVIIe siècle, les esclaves originaires de cette région d'Afrique répandirent le culte vaudou aux Caraïbes et en Amérique.  
On le retrouve donc sous différentes formes à Cuba, en Haïti, au Brésil ou encore aux États-Unis, en Louisiane surtout. 

Mais bien avant l'Amérique, le vaudou s'est répandu en Afrique du Nord par les esclaves amenés par les anciennes dynasties qui ont traversé l'histoire de cette région. Et on le retrouve jusqu'à nos jours sous différentes formes, dont la plus connue reste le Gnawa ou Gnaoua au Maroc et en Algérie, mélangé au folklore religieux arabo-musulman.



Origine

Le vaudou est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yorubas et des divinités fon et ewe, lors de la création puis l'expansion du royaume Fon d'Abomey aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Le vaudou est le fondement culturel des peuples qui sont issus par migrations successives de Tado au Togo, les Adja (dont les Fons, les Gouns, les Ewe... et dans une certaine mesure les Yoruba ...), peuples qui constituent un élément important des populations au sud des États du Golfe du Bénin (Bénin, Togo, Ghana, Nigéria...).

Vaudou (que l'on prononce vodoun) est l'adaptation par le Fon d'un mot Yoruba signifiant « dieu ».  

Le vaudou désigne donc l'ensemble des dieux ou des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance.
 
Il est l'affirmation d'un monde surnaturel, mais aussi l'ensemble des procédures permettant d'entrer en relation avec celui-ci. Le vaudou correspond au culte yoruba des Orishas. 

De même que le vaudou est un culte à l'esprit du monde de l'invisible. À chaque ouverture, le prêtre vodoun demande l'aide de l'esprit de Papa Legba pour ouvrir les portes des deux mondes.

Le Vaudou peut être décrit comme une culture, un héritage, une philosophie, un art, des danses, un langage, un art de la médecine, un style de musique, une justice, un pouvoir, une tradition orale et des rites.

Le mot "vaudou" vient du mot originaire d'Afrique de l'Ouest "Vodun" qui veut dire "esprit".

Le culte Vaudou compte environ 50 millions de pratiquants dans le monde.

Avec les déportations de populations noires en tant qu'esclaves, la culture vaudou s'est étendue à l'Amérique et aux îles des Caraïbes, notamment Haïti.
Elle se caractérise par les rites d' "incorporation" (possession volontaire et provisoire par les esprits), les sacrifices d'animaux, la croyance aux morts vivants (zombies) et en la possibilité de leur création artificielle, ainsi que la pratique de la sorcellerie sur des poupées à épingles (poupée vaudou).

La pratique de leur religion et culture était interdite par les colons et passible de mort ou d'emprisonnement et se pratiquait en secret. Cependant, pour continuer d'exister, le Vaudou a intégré les rites et conceptions catholiques, le rendant ainsi acceptable. Ainsi est né le "Vaudou chrétien".

Dans les années 1950, le Vatican a fait la paix avec le culte Vaudou. Les percussions et mélodies Vaudou sont même intégrées dans les cérémonies et messes dans les églises catholiques.


Le panthéon Vaudou en Afrique

Le panthéon vaudou est avant tout constitué des forces de la nature, comme dans le chamanisme. Les vaudou (loa, lwa) et leurs relations renvoient aux puissances naturelles que sont la foudre, la mer, la maladie, etc.
Mais le culte vaudou s'intéresse aussi à d'autres entités surnaturelles, telles que les ancêtres divinisés et les monstres (et autres animaux).

Les dieux (ou vaudous)

Au sommet du panthéon vaudou figure Mawu (prononcer man-whou), Dieu suprême qui règne sur les autres dieux. (mawu lo lo pour « Dieu est grand » ; akpé na mawu pour « merci à Dieu » ; mawuena(m) pour « don de Dieu » et qui correspond au prénom Dieudonné). Mawu n'ayant pas de forme, il n'est donc jamais représenté, ni en peinture ni associé à des objets, comme le sont les autres vaudous.

Mawu (Qui représente Dieu avec une majuscule) est incréé et créateur de tous les autres Vaudous (dieux sans majuscule). Mawu n'intervient pas dans la vie des hommes. Il aurait créé les autres Vaudous pour qu'ils soient en relation avec les hommes et le monde. « Mawu » ne fait pas partie à proprement parler du panthéon vaudou; c'est un concept ; littéralement Mawu doit se traduire par « ce que nul ne peut atteindre » ou encore « l'inaccessible » Ce n'est donc pas une « personne »mais une entité. Ce qui explique qu'il n'y a nulle part dans l'aire du vaudou un culte pour Mawu ; on ne fait que le remercier, le glorifier. On le dit bienveillant envers toutes les créatures.
 
Remarquons que certains chrétiens (Ewés et Fons) appellent Dieu Mawu. Les premiers missionnaires chrétiens sont sûrement à l'origine de la traduction du nom du Dieu chrétien par Mawu, pour faciliter les conversions vers la religion chrétienne. Cet exemple de récupération n'est pas unique dans l'histoire des religions.

Chez les Fon du Dahomey, Mawu est le fils de Nana Buluku, et le frère Jumeau de Lisa.
Il est associé à la lune, à la nuit, à l'est et à la maternité. Il est indissociable de Lissa, qui lui est complémentaire. Leur histoire rappelle le mythe yoruba d'Iemanja et Aganju, les parents des Orishas ou la Dualité Père-Esprit Saint chez les chrétiens.


Le panthéon vaudou est fait d'une multitude de Lwas, qui sont des esprits, ou si l'on peut dire, des dieux inférieurs, pouvant entrer en communication et même collaborer avec les humains. 

Les Lwas ou Loas sont les esprits de la religion vaudou pratiquée en Haïti. On les appelle aussi "les Mystères" ou "les Invisibles". Ils servent d'intermédiaires entre le Créateur (Bondye ou Bon Dieu) et les humains. Ils sont priés mais aussi honorés et servis en fonction de leurs goûts et attributs, au moyen de rites, de rythmes sacrés, de chansons, de danses, d'offrandes et autres services spécifiques. Les Lwas ne sont pas des divinités en elles-mêmes, ce sont des intermédiaires avec un Dieu lointain et indifférent.
Les Lwas se matérialisent le plus souvent dans des objets inanimés de la nature, tel des pierres et des arbres; de là, la qualification de "rituel animiste" que plusieurs appliquent au vaudou.  

Une des plus importantes Lwas est Erzulie, ou Erzulie Freda, qui est la déesse de l'amour. 

On trouve aussi Gu (l'Ogoun des Yorubas), dieu de la guerre (et des forgerons), Sakpata, dieu de la variole (et plus généralement de la maladie, de la guérison et de la Terre), Damballa, esprit de la connaissance, ainsi que le puissant Hebieso, dieu de l'orage et de la foudre. Ce dernier est accompagné d'un nain ou d'un homoncule chargé de forger ses éclairs. 

Papa Legba, quant à lui, a la difficile fonction d'intermédiaire et de messager des dieux. Il est assimilé, dans le vaudou syncrétiste haïtien, à Saint Pierre, qui détient les clefs du Paradis et de l'Enfer.
Dans le Vaudou en Afrique, il n'y a pas les concepts de paradis et d'enfer. Lêgba (Eshu pour les anglophones) est en effet le dieu le plus important en cela qu'il est le dieu des croisements, le dieu de la réflexion ; son rôle d'intermédiaire vient ensuite. Il forme avec la divinité Fa (ou Ifa) un couple porteur de la pédagogie de cette culture.

Autres divinités

Mami Wata est aussi appelée Yemendja dans la tradition du vaudou haïtien, un culte spécial lui est même consacré. C'est la (déesse) mère des eaux, déesse crainte des pêcheurs, elle symbolise aussi bien la mer nourricière que l'océan destructeur. 

Mami Wata est avant tout une divinité éwé, dont le culte est très présent sur la côte atlantique du Togo (mais aussi au Nigéria, au Cameroun, au Congo-Brazzaville) où elle symbolise la puissance suprême, de même que la déesse Durga du panthéon hindouiste symbolise la shakti (énergie). 
Mami Wata est souvent représentée en peinture où elle figure sous les traits d'une sirène ou d'une belle jeune femme brandissant des serpents.

Mami wata n'est pas une adaptation de l'anglais comme on le croit parfois. Dans la langue mina qui est parlée au Sud du Togo et une partie du sud du Benin, «Amuiê» veut dire serrer, « Ata» veut dire la/les jambes. 

Après les rituels dédiés à la Déesse des eaux pour la fécondité de la femme et dont la principale demeure est l'Océan, le maître (Hougan) ou la maîtresse (Mambo) de cérémonie lui demande de répéter: «Mamui Ata» ce qui veut dire: "je serre les jambes" afin de garder pendant un moment ce que la Déesse a ensemencé. Avec le temps, on nomma la Déesse "Amuia Ata" et avec les déformations phonétiques successives le nom «Mamui Ata» est devenu "Mami Wata".

Dan : pour les Fon, Dan désigne le serpent, plus particulièrement le python, un animal sacré qu'on ne doit pas tuer. Dan a assisté à la création et supporte l'univers. Son culte est surtout répandu à Ouidah (Ouidah, autrefois également appelée Juda, est une ville du Bénin, située à 42 kilomètres de Cotonou) dans sa région, où l'on trouve de nombreuses maisons aux serpents.

Culte et pratiques vaudou en Afrique

Le Vaudou vient d'Afrique de l'ouest mais on pratique aussi un vaudou partout où des esclaves africains ont été déportés, comme dans certaines îles des Caraïbes ou dans quelques pays d'Amérique comme le Brésil, USA, Mexique etc...

Les vaudous pratiqués en dehors du continent Africain sont souvent des variantes et des restes de la religion d'origine.

En effet les esclaves qui subissaient l'interdiction de pratiquer leurs différentes langues mais aussi leurs divers cultes et religions sous peine de répressions cruelles n'ont réussi à conserver qu'une infime partie de leurs connaissances ancestrales au fil des siècles de souffrances (en matière de religions, de langues, d'histoire etc...)

À l'images des langues créoles parlées par les descendants d'esclaves à travers le monde les vaudous des "nouveaux mondes" sont des mélanges entre différentes religions d'origines africaines (vaudou ou pas) et celles des pays avec lesquels ils ont été mis en contact malgré eux.

La brutalité subie par les esclaves pour créer un climat constant "d'état de choc" chez les captifs est sans doute à l'origine de cette utilisation souvent de "terreur" et de vengeance du vaudou que l'on retrouve chez les pratiquants descendants d'esclaves, qui utilisèrent cette religion en réponse à des actes d'une cruauté difficilement concevable, commis par leurs maitres européens.

Une stratégie de "terreur par le vaudou" utilisée contre les oppresseurs et transmise ensuite de génération en génération notamment chez les colons blancs, terreurs qui se sont finalement retrouvées dans les scénarios de films des studios hollywoodiens par exemple qui ont largement diffusé à grande échelle cette image négative et guerrière du vaudou.

L'inspiration vaudou

La religion Vaudou a longtemps été réprimée et diabolisée. Les clichés, lieux communs et fantasmes véhiculés par le passé sont encore perceptibles. 

Ainsi, lorsque l'on dit s'inspirer du Vaudou, on retrouve souvent satanisme, cannibalisme, sorcellerie et envoûtements, destructions... L'objet représentant le mieux cette perception du vaudou est la poupée vaudou, instrument magique de torture.



Orixas


Magie Noire et Magie Blanche du Vaudou : la Macumba

Contrairement à la croyance occidentale populaire, la Macumba n'est absolument pas une danse.

A l'origine, le mot désignait le lieu où les esclaves noirs célébraient leurs rites. 

Le terme Macumba désigne aujourd’hui l’ensemble des cultes afro-brésiliens.

Ainsi, sous le terme Macumba, on retrouvera l’influence de différents groupes ethniques, incluant les Yorubas, les Ewes, les Fon et les Bantous, et même les Amérindiens qui furent en contact avec les esclaves noirs dès le XVIe siècle.

Aujourd'hui, et particulièrement dans l'État de Rio (Brésil), il s'applique à toutes les formes de religions afro-brésiliennes. Il peut signifier l'acte de sacrifier aux dieux ("faire une Macumba" ou "faire un travail de Macumba"), le lieu du culte ("aller à une Macumba"), les rites qui s'y célèbrent, ou le culte lui-même.


La Macumba regroupe deux branches principales qui sont l'Umbanda (la magie blanche) et la Quimbanda (la magie noire). 

Les cultes de la Macumba se basent principalement sur les possessions rituelles par les Orixas (ou Dieux). 

Dans l'Umbanda, Exu est le diable, mais aussi l'intermédiaire entre les hommes et les Orixas, aussi il est toujours invoqué en premier. 

Dans la branche Quimbanda, les Exu sont les Démons, et leur culte remplace celui des Orixas habituels.
Selon les différentes branches ethniques, les noms des divinités peuvent varier. 

A cause de la tyrannie exercée sur les esclaves par les Portugais, l’habitude fut prise de déguiser les Divinités de la Macumba sous les noms et attributs de différents saints.







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