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samedi 21 juillet 2012

Première Adoption Internationale Coréenne en Europe au XVIIe siècle - Antonio Corea et le voyageur florentin Carletti...

Francesco Carletti, voyageur florentin de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, qui fut un des premiers européens à faire le tour du monde, fut à l'origine de l'introduction du chocolat en Italie et de la première adoption internationale coréenne identifiée en Europe, celle d'Antonio Corea, dont il existe un portrait (- Homme portant un Hanbok- aux traits et à la couleur occidentalisés) réalisé par le baroque Pierre Paul Rubens en 1617... Voici quelques détails sur cette histoire unique...

Marchand d’esclaves, marchand d’épices, de soie et de produits exotiques, Francesco Carletti (1573-1636) regagna la Toscane en 1606, à l’âge de 32 ans, après quinze années de pérégrinations d’un continent à l’autre, des îles du Cap-Vert à Lima, de Mexico à Nagasaki, en passant par les Moluques, pour revenir via Macao, Malacca, Goa, la Hollande et la France.  

Emprisonné en Colombie et en Chine, témoin d’une mutinerie sur un bateau au Japon, capturé par des corsaires hollandais, ce voyageur infatigable et curieux revenait dans son pays ruiné, mais riche de ce savoir que seul peut acquérir un intelligent "bourlingueur" au long cours.

Ce marchand florentin prit le départ depuis Séville en 1594, sans savoir encore qu’il partait pour un voyage de 8 ans autour du monde : il justifie la prolongation de son périple "en partie par curiosité de découvrir le monde, et en partie à cause de (son) intérêt pour les affaires."

Carletti est un des premiers Européens à avoir fait le tour du monde en tant que passager.

Carletti est également à l’origine de l’introduction du cacao en Italie en 1606, et fut le premier à casser le monopole espagnol sur le cacao. Grâce à ses voyages en Amérique Centrale, il avait appris la technique des Indiens pour préparer la boisson chocolatée à partir des grains de cacao.

Mais ce qui m'intéresse avant tout, c'est son adoption d'Antonio Corea, premier Coréen identifié venu en Europe en 1606.

 Homme portant un Hanbok , rebaptisé ultérieurement Homme Coréen - Pierre Paul Rubens, 1617 ; J. Paul Getty Museum, Los Angeles. L"Homme Coréen" de Rubens a provoqué la polémique à propos de l'identité du modèle, comment il vint sur le continent européen et comment il rencontra Rubens. Considéré comme l'un des plus méticuleux portraits de Rubens, l'"Homme Coréen" appartient actuellement au  J. Paul Getty Museum à Los Angeles.
Le modèle de ce portrait est supposé être Antonio Corea.

L'histoire d'Antonio Corea (1578 ?-1626) (rapportée avec précision par Tobias Hübinette, Comforting an Orphaned Nation – Representations of International Adoption and Adopted Koreans in Korean Popular Culture, Stockholm University Department of Oriental Languages, 2005, p.50.) revient parfois dans les discussions concernant le sujet de l'adoption internationale d'enfants étrangers par des occidentaux, car il est désigné non seulement comme le premier Coréen venu en Europe, mais également comme le premier adopté Coréen en Europe.

Encore garçon, le futur Antonio Corea était un (parmi des dizaines de milliers) des prisonniers de guerre Coréens déporté au Japon à l'époque des guerres Imjin (1592-1598), puis vendu comme esclave.

Né aux alentours de 1578, Antonio Corea arrive au Japon en 1597 et est acheté par un marchand florentin du nom de Francesco Carletti avec quatre autres garçons coréens.

Carletti les obtint d'abord dans la colonie portugaise de Goa en Inde, où il en libéra ensuite quatre, mais garda Corea, qui avait appris l'italien le plus rapidement.

Le jeune homme Coréen arrive en Europe en 1606, à Florence plus exactement, est converti et baptisé Antonio Corea, provoquant naturellement beaucoup d'émoi, et est supposé être le modèle pour un portrait de Rubens (Cf.supra), qu'il aurait rencontré à Rome.
Finalement, Antonio Corea s'installe, en homme libre, dans la petite ville italienne d'Albi, où il décède en 1626, devenant l'ancêtre de la famille Corea.

Actuellement, les descendants de Corea portant le même nom de famille sont environ 80, et revendiquaient d'être descendants d'un Coréen. 
En 1986, un membre de cette famille - prénommé également Antonio Corea comme son ancêtre- écrivit au président de Corée pour dire qu'il était descendant d'un Coréen fait prisonnier pendant la guerre Imjin,qu'il souhaitait visiter la Corée et en connaître plus sur ses racines. Subséquemment, cet homme visita la Corée en 1992 sur invitation du gouvernement Coréen comme invité au 400e anniversaire de la commémoration du début de la guerre Imjin.
En 1990, des descendants d'Antonio Corea visitèrent la Corée et firent un test chromosomique, qui ne mit en évidence aucune trace restante de sang Coréen après presque quatre siècles...

[Sources :
A propos de Francesco Carletti :
...Et de l'histoire du Chocolat :
A propos du portrait de Rubens :
A propos d'Antonio Corea :
>>Tobias HÜBINETTE, Comforting an Orphaned Nation – Representations of International Adoption and Adopted Koreans in Korean Popular Culture, Stockholm University Department of Oriental Languages, 2005, p.50.
>>http://www.ur.umich.edu/9899/Feb22_99/imjin.htm
]

Andrea Bocelli (in A night in Tuscany) - Con Te Partiro

samedi 7 avril 2012

Vendredi Saint : Adoption mutuelle de Marie et de Jean prononcée par Jésus au Calvaire...

Le Vendredi Saint, qui commémore la crucifixion, pourrait également commémorer l'adoption mutuelle de la mère du Christ et de son disciple bien-aimé...

 
Jésus, Marie et Jean au Calvaire - Abbaye de Fontfroide (crédit perso)

Avant de mourir sur la croix, Jésus désigne l’apôtre saint Jean (le « disciple bien aimé») comme fils de sa mère, la Vierge Marie, et inversement.  Jésus établit l'adoption mutuelle de Jean et Marie au pied de la Croix.

El Greco - Crucifixion ; Musée du Prado (crédit perso)

L’évangile selon saint Jean nous le relate ainsi :

« Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala. Voyant ainsi près d’elle le disciple qu’il aimait [saint Jean], Jésus dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Il dit ensuite au disciple : « Voici ta mère. ». Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »* 
* Extraits de la Traduction Œcuménique de la Bible ; Paris : 1982.


Au moment de la crucifixion, Jean est alors adulte, et est connu comme le plus jeune des disciples de Jésus ; dans l'iconographie classique, il est représenté visage glabre et chevelure bouclée.
Au moment de mourir, Jésus le confie à Marie, et inversement : il réalise donc une adoption mutuelle, entre mère et fils, et... sans père !

El Greco - Saint Jean l'Evangéliste ; Musée du Prado (crédit perso)

Jean, « le disciple que Jésus aimait », était-il donc déjà adopté par Jésus ? Jésus l'aimait-il plus que les autres, d'affection et de tendresse, du fait de sa jeunesse ?

L'adopté Jésus adoptant à son tour et faisant adopter Jean par sa Mère et inversement...
Jésus assurant à sa Mère Marie (adoptée et oblate) un avenir terrestre avant de s'en aller rejoindre son Père céleste...

Suite à cette adoption, tout ce que l'on sait c'est que Jean « la prend chez lui ». Mais nous n'avons aucun détail en plus. Par contre, on sait que Jean deviendra, au même titre que Paul, un grand théologien de l'Eglise naissante, en écrivant l'Evangile de Jean – l'Evangile préféré des théologiens sans doute – et l'Apocalypse.


J.S.Bach - La Passion selon Saint Jean ("Herr, unser Herrscher")

mardi 23 août 2011

Harry et Bertha Holt (1) - Une conception humanitaire et religieuse de l'adoption...

"All children are beautiful when they're loved." Bertha Holt

En 1955, une loi spéciale du Congrès américain autorise Harry et Bertha Holt, un couple de paysans évangéliques de l’Oregon, à adopter 8 orphelins coréens de la Guerre de Corée, une première aux Etats-Unis. Les Holt, qui avaient déjà six enfants biologiques avant d’adopter, devinrent pionniers en matière d’adoptions internationales et en arrangèrent des centaines pour d’autres couples américains.

Ils s’appuyèrent sur les pratiques pré-existantes d’adoptions par procuration (proxy adoptions).
Ils tenaient compte de l’âge, du sexe, donnaient la priorité aux couples  avec zéro ou un enfant, et demandaient seulement que les candidats retenus pussent payer le coût du billet d’avion pour la Corée. Ils étaient heureux d’accepter des couples qui avaient été refusés, pour diverses raisons, par les agences d’adoption conventionnelles.

Les Holt croyaient qu’ils participaient à l’œuvre de Dieu (God's work), mais ils furent enclins à la controverse sur la manière dont les familles adoptives étaient constituées. Dans la presse, les Holt étaient présentés comme des figures héroïques et désintéressées. Au Congrès, le sénateur de l’Oregon Richard Neuberger les désigna comme des incarnations du « Bon Samaritain biblique ». Dans les communautés chrétiennes du pays, leur travail était présenté comme un modèle à suivre.

Mais de nombreux professionnels et hommes politiques du U.S. Children’s Bureau, du ChildWelfare League of America, et de la branche américaine du international Social Service s’ingénièrent (sans succès) à mettre les Holt en faillite. Ils considéraient les Holt comme de dangereux amateurs, à l’appui d’un mauvais usage de commisération et de charité. Ces placements menaçaient le système de protection sociale de l’enfant en le substituant par un zèle religieux et des méthodes hasardeuses par rapport à la prise en charge par des professionnels compétents.

Pour les Holt, la constitution de familles nécessitait foi et altruisme, pas d’assistance sociale ou de contrôle, et ils ne trouvaient rien de mauvais dans l’idée que des Américains adoptent des enfants étrangers, sans les suivre de près.

L’enfance américaine, assumaient-ils, était incontestablement supérieure aux enfances dans les pays en développement. Pour les Holt et beaucoup de leurs partisans, la Corée était un pays arriéré dont les enfants méritaient d'être sauvés.

La lettre informative des Holt pour les futurs parents adoptifs incluait la requête suivante :
We would ask all of you who are Christians to pray to God that He will give us the wisdom and the strength and the power to deliver his little children from the cold and misery and darkness of Korea into the warmth and love of your homes.” 
[Traduction : "Nous demandons à tous ceux qui sont chrétiens de prier pour que Dieu nous donne la sagesse, la force et le pouvoir de délivrer ses petits enfants contre le froid et la misère et l'obscurité de la Corée dans la chaleur et l'amour de vos maisons."]

Pour les Holt, l'adoption était un acte de foi ; l'amour était suffisant pour construire les familles dont les enfants avaient besoin.

Au début des années 60, les Holt ont pris véritablement en compte le concept d'intérêt supérieur de l’enfant. Leur procédure a commencé à suivre les procédures standards conventionnelles, et a progressivement évolué vers un fonctionnement d'agence d'adoption typique.

En un peu plus d'une décennie, les Holt sont devenus une structure centrale de l'histoire moderne de l'adoption : un mouvement de l'aide humanitaire vers le professionnalisme, et de la religion vers la science.

L'agence Holt continue de faire des adoptions internationales aujourd'hui. Son siège est situé à Eugene, dans l’Oregon.

samedi 18 juin 2011

Maître Jean Vital de Monleon... Hoara'a, varuâ'â'u pâpâ Jean...

Maître Jean-Vital de Monleon a publié sur son blog l'article scientifique paru dans les Archives de Pédiatrie intitulé "Les raisons de l’abandon et de l’adoption. - Etude prospective portant sur 800 cas.", article dont je suis co-auteur avec Maitre Jean  et le Pr Frédéric Huet, doyen de la Faculté de Médecine de Dijon.

Si vous avez des questions sur cet article, n'hésitez pas, mais sachez qu'avec ce blog, je précise et préciserai beaucoup de choses en lien avec cette étude évidemment...

C'est sur cette étude que j'ai eu l'honneur et l'avantage de faire ma thèse de doctorat avec Maître Jean.
Cet article est donc forcément incontournable évidemment (;-)), tout comme Maître Jean-Vital de Monleon, qui est depuis un ami, un père spirituel de l'adoption et un grand père de ma deuxième fille.

Il (l'article) sera une part du squelette de ce blog, où j'envisage un peu dans le détail l'adoption dans le temps et l'espace... et c'est bien l'esprit de mon Maître qui prévaut à mon approche de l'adoption, ce goût pour une approche socio-culturelle, transmise avec générosité et bienveillance par Maître Jean- Vital. 

Allez, j'enfile une chemise hawaïenne pour rendre hommage au Maître-étalon (selon la belle expression de Bernardo), c'est parti...


Te ava Piti - Pahoho


Maître Jean-Vital est d'une valeur inestimable pour les adoptés et les familles adoptives.

Assurément, Jean-Vital figure en tête des A.F.A. de ce blog...

En tant qu'adopté, j'ai été émerveillé d'avoir en face de moi quelqu'un de "l'autre bord" (adoptif) avec cette faculté d'être et de penser comme dans la tête d'un adopté.  Jean a pour moi une valeur inestimable.

J'ai lu pas mal de livres sur l'adoption. Si, si, j'ai été obligé pour ma thèse...

J'ai même lu des grosses daubes à ne surtout pas acheter genre Josette Réjou qui explique  dans sa Bible de l'adoption (nous n'avons pas les mêmes valeurs théologiques sans aucun doute... Joli titre vendeur pour un bouquin truffé de recettes illégales qui sent un peu fort les toilettes négligées...) comment contourner la Loi pour avoir l'enfant de ses rêves (pour une juriste de formation, c'est un comble...),
ou genre Pierre Verdier et ses théories sur L'enfant de personne ("je ne vous jette pas la pierre, Pierre..." mais nous ne sommes pas sur la même vision de l'adoption, c'est une évidence, et je ne pense pas être un cas isolé...), où l'adopté est un chanceux survivant des camps de la Mort (les historiens apprécieront...), et où la biologie prime sur tout...

Bref, au milieu de beaucoup de bouquins sur l'adoption, le livre de Jean-Vital de Monleon reste pour moi le mieux écrit, facile à lire (et c'est un véritable compliment... trop de médical ou de juridique tue un peu le plaisir de lire certains autres bouquins sur l'adoption) et passionnant , parce qu'il apporte une vision globale sur l'adoption. Bref, s'il y a un seul livre à acheter ou à connaitre sur l'adoption , c'est celui de Jean-Vital (voir photo ci-dessus).

Et je ne dis pas ça parce que c'est un ami ou par flagornerie : je le pensais avant que notre lien ne "s'amicalise", et surtout avant que je ne me rende compte qu'à l'intérieur du grand bonhomme pilier de rugby, qui pendant des mois m'a imposé des heures de recueil et de traitements de données de quelques 800 dossiers médicaux bien fournis en informations, de réflexion et de rédaction, (Bene amat, bene castigat il parait...) se cachait une personne rare avec une écoute, une attention, une bienveillance et un dévouement hors du commun : au-delà du "simple" excellent médecin spécialiste pédiatre endocrinologue anthropologue épigénéticien (rien que ça...), il y a un homme ouvert et tolérant au cœur plus gros que lui. Et ça, aucun titre universitaire ne donne cette qualité-là.

Et comme nous sommes catholiques passionnés par la période médiévale entre autres, à l'appui de la Légende Dorée de Jacques de Voragine, je suis sûr, cher Jean, que Saint Martin veille sur ta grande générosité, et que Saint Côme accompagné de Saint Damien veillent sur ta médecine de qualité.

Et le choix de la photo en arrière-plan du titre et de la présentation de ce blog (amis des flux Reader, venez sur la page du blog...), celle du Moulin Mystique (un des plus beaux chapiteaux romans visibles dans la Basilique de la Madeleine à Vézelay) n'est pas innocente de ma relation de Padawan avec Maître Jean...

Merci Jean de m'avoir adopté (ma famille est encore plus élargie grâce à toi).


Hoara'a, varuâ'â'u pâpâ Jean. 

Tamaiti Julien (devenu ChAbAdA blogger sur modèle de ton blog).

mardi 22 mars 2011

AFA - Le cas de Woody Allen...et Blanche-Neige...

Soon-Yi Previn (fille adoptive de Mia Farrow) et Woody Allen


Pour parler du cas de Woody Allen, j’ai repris le texte de Nazir Hamad, dans son livre « Adoption et Parenté : Questions actuelles », paru en 2007 aux éditions Erès (pp.24-26).

Nazir Hamad est docteur ès lettres en psychologie clinique, psychanalyste pratiquant à Paris, et directeur d’un CMPP dans l’Essonne. Il a travaillé avec Françoise Dolto, avec laquelle il a publié un livre d’entretien (Destins d’enfants, Gallimard, 1995).
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LE CAS DE WOODY ALLEN 

[A propos de ce qui fait une famille]… Qu’est-ce qui arrive en premier lieu ? Est-ce la loi de l’interdit de l’inceste qui fonde la famille ou est-ce la famille qui instaure cet interdit ?

L’histoire de Woody Allen est éloquente et peut nous servir d’exemple. L’acteur s’est marié avec sa fille adoptive [Soon-Yi Previn, fille adoptive de Mia Farrow].

Les opinions sur cette affaire ont été nombreuses et contradictoires. D’aucuns l’ont jugé sévèrement : « un père incestueux ».  D’autres lui ont trouvé des excuses en postulant que la fille avait été adoptée par sa conjointe et que cela ne faisait pas forcément de lui un père adoptif.

Il ne s’agit pas pour nous ici de juger le cas de l’acteur, plutôt d’affirmer que l’adoption, qui nous institue père ou mère d’un enfant, est d’abord une question de désir qui marque un couple d'adultes de son sceau et qui fait qu'on est parent, peu importe que la paternité soit adoptive ou biologique. Autrement dit, si on n'est pas incestueux, cela ne relève pas d'un comportement intentionnel. Respecter l'interdit ne demande pas un effort quotidien destiné à observer la loi, comme on stoppe devant un feu rouge par exemple. L'interdit régit, à notre insu, les rapports entre les générations et de ce fait il est le noyau de base de la structure familiale.
Or, l'arrivée de cette fille dans le couple de Woody n'a pas généré ce qui devait l'inscrire dans une relation basée sur l'interdit de l'inceste. Pour Woody, Blanche-Neige a détrôné une mère qui a oublié de se méfier de sa fille. Blanche-Neige allait se révéler être une rivale redoutable.

BLANCHE-NEIGE

Tout laisse supposer que Woody n'a pas désiré adopter cette fille dans une démarche à deux où chacun se reconnaît dans le désir de l'autre partenaire. L'adoption doit se faire à deux, bien avant l'arrivée de l'enfant. Il s'agit d'une prise dans l'inconscient où avoir un enfant en commun vient à la place de faire un enfant ensemble. Faire et avoir auront ainsi le même impact sur la disposition de chacun à accueillir et à reconnaître l'enfant comme l'enfant du désir. L'acteur a aimé cette fille, certes, mais l'interdit n'a pas joué son rôle pour ôter à cet amour son caractère sexuel. L'interdit est inhérent au désir d'enfant. Il précède donc l'arrivée de l'enfant et œuvre à son inscription dans le lien familial.

Nous avons souvent été pris à témoin par des parents éprouvant de la jalousie à l'égard de leurs enfants adoptifs quand ceux-ci atteignaient l'âge de la maturité sexuelle. Des mères, comme dans le conte de Blanche-Neige, se sont senties détrônées par leur fille devenant nubile, délaissées par leur partenaire devenu tout à coup plus proche de la jeune nymphette. J'ai même entendu quelques-uns me dire : "Ce serait déloyal de la part de notre fille, d'autant plus qu'elle a l'avantage de la jeunesse."

Je ne pense pas que ces femmes parlaient de l'inceste proprement dit. Mais, telle la reine, ces femmes savaient qu'elles n'étaient plus "les plus belles" et que la jeune génération, leur fille en l'occurrence, attire le regard des hommes - ce même regard d'admiration ou de désir qui leur avait été réservé jusqu'alors. Il s'agit d'une blessure narcissique que tout père et toute mère connaissent à un moment ou un autre de leur vie. Mais si on n'éprouve pas une jalousie destructrice comme celle de la marâtre dans le conte, c'est parce que nous nous identifions à nos enfants et nous nous sentons fiers de les voir beaux et intelligents. C'est justement le sens que nous attribuons au compliment presque ridicule que nous faisons aux nouveaux parents quand on leur dit que l'enfant est "beau ou belle comme sa mère et intelligent(e) comme son père".

                                                                                                                                      Nazir Hamad
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lundi 21 mars 2011

AFA - Bette Davis... La reine d'Hollywood mère adoptive...

Bette Davis dans "All about Eve" (1950) de Joseph L. Mankiewicz

 Tribute to All about Eve - Bette Davis

Ruth Elizabeth Davis (née le 5 avril 1908 à Lowell, Massachusetts, États-Unis et décédée le 6 octobre 1989 à Neuilly-Sur-Seine, France) plus connue sous le nom de Bette Davis, est une actrice américaine de cinéma, renommée pour sa forte personnalité et son talent artistique étalé sur une carrière longue de six décennies et composée de plus d'une centaine de films.

Bette Davis était la mère de deux enfants adoptés, Michael et Margo, et d'une fille biologique, Barbara Davis Sherry. 

Dans les années 30, Les frères Warner, de la Warner Bros. Pictures, lui font signer un contrat de sept ans. Une période qui durera 16 ans et où l’actrice devra lutter quotidiennement pour obtenir de bons rôles dans une firme spécialisée dans les films de gangsters et qui privilégie essentiellement les personnages masculins. Même avec ces soucis avec la Warner qui la mirent en retrait, Davis a travaillé de plus en plus dur afin d'obtenir de bons rôles dans des films et est même allé jusqu'à poursuivre en justice Warner Brothers, qui ne voulait pas lui permettre de rompre son contrat de 7 ans avec eux. Après le procès, elle obtint gain de cause, mais pas le rôle qu'elle voulait et qu'elle n'a jamais eu, celui de Scarlett O'Hara dans « Autant en emporte le vent »  .

Alternativement appelée « reine d'Hollywood », «reine des Studios Warner»  (The Fifth Warner Brother) et « Première Dame du grand écran américain » (The First Lady of Film), Bette Davis a longtemps détenu le record du plus grand nombre de nominations aux Oscars en tant que meilleure actrice (10 fois), avant d'être détrônée par Katharine Hepburn (12 fois) puis par Meryl Streep (13 fois).

Elle a obtenu deux Oscars : en 1935 pour L'Intruse de Alfred E. Green et en 1938 pour L'Insoumise de William Wyler mais n'a jamais réussi, malgré ses fréquentes nominations, à en décrocher un troisième, ni pour ce qui est considéré comme le rôle le plus abouti et le plus talentueux de sa carrière : Ève (All about Eve) de Joseph L. Mankiewicz, ni pour sa dernière grande interprétation marquante, dans Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? de Robert Aldrich.

mercredi 16 mars 2011

AFA - Joséphine Baker et sa "Tribu Arc-en-Ciel"...




[J'ai deux amours - Joséphine Baker ; lien : http://www.youtube.com/watch?v=8NsH7uJ1Y2g

Joséphine Baker avait peut-être plus que deux Amours dans sa vie...

La preuve avec le texte qui suit, signé Marie-Odile Mergnac...

Joséphine Baker est née en Louisiane le 3 juin 1906. Elle a connu la pauvreté, le racisme, la gloire à Paris, l’exil pendant la Seconde Guerre mondiale… 

Elle, qui rêvait d’enfant sans pouvoir enfanter, résolut en 1949 d’adopter des enfants de toutes les races pour constituer autour d’elle une « tribu arc-en-ciel ».

Le monde entier en une seule famille

Avec son mari d’alors, le chef d’orchestre Jo Bouillon, Joséphine Baker décide en 1949 de rassembler, dans sa propriété des Milandes en Dordogne, des enfants de tous pays : un blanc, un jaune, un noir, un rouge, et leur donner l’affection et le confort dont elle avait tant manqué dans sa propre enfance. Il faut quelques années avant que le projet ne prenne corps. C’est à partir de 1954 qu’elle commence à ramener des enfants de ses nombreuses tournées de chants et de danses tout autour du monde.

Toutes les couleurs…

En début d’année 1954, en voyage au Japon, elle fait le tour des orphelinats locaux et adopte deux enfants au lieu d’un : Akio (ce qui signifie « Automne ») et Tenuya (bientôt surnommé Janot), tous deux abandonnés par des mères coréennes ou japonaises séduites par des soldats américains.

D’un orphelinat d’Helsinki en Finlande, elle ramène un petit blond de deux ans, Jari. De Colombie, un petit noir, Luis, donné par sa mère qui avait déjà sept enfants qu’elle peinait à nourrir. Il ne manque plus qu’un petit Indien d’Amérique pour compléter la famille arc-en-ciel telle qu’elle l’avait définie au départ.

Mais, un jour qu’elle revenait de Paris en Dordogne, son mari la retrouve accompagnée d’un petit Français, Jean-Claude. Jo Bouillon est un père adoptif aimant, mais il commence à craindre une croissance exponentielle du nombre d’enfants, trop peut-être pour que leurs revenus puissent suffire.

… et toutes les religions

Joséphine ayant déjà adopté un bouddhiste (Akio), un shintoïste (Tenuya), un protestant (Jari), deux catholiques (Luis et Jean-Claude), elle décide qu’il lui faut absolument un enfant juif. La voilà bientôt avec un petit Moïse de dix mois ! Les six enfants réunis en Dordogne avaient alors de quatre ans à dix mois.

La quête continue

En 1956, elle ramène d’Afrique du Nord deux bébés, un garçon et une fille, un Musulman et une Française, seuls rescapés d’un massacre de la guerre d’Algérie, et qu’elle nomme Brahim et Marianne.

En 1957, elle adopte en Côte d’Ivoire Kofi, un bébé africain dont la mère vient de décéder dans un hôpital et dont le père est inconnu.

En 1958, elle recueille un nouveau-né trouvé à Paris dans une poubelle la veille de Noël, André, dont elle change le prénom pour celui de Noël.

En 1959, elle trouve enfin le petit Indien qu’elle souhaitait depuis le début de cette aventure familiale : Mara, du Venezuela, profondément sous-alimenté et qui aura besoin de nombreux soins.

Enfin, elle complète la tribu en 1962, avec une petite fille abandonnée, née en France de mère marocaine, à laquelle elle donne le prénom italien de Stellina, « petite étoile ».

Comme si cette douzaine n’apaisait pas sa soif d’adoption, elle ramène aussi pour sa sœur un bébé d’origine hindoue, Rama, trouvée dans un orphelinat belge !

Un pari réussi

Joséphine annonce régulièrement qu’elle va quitter la scène pour s’occuper de ses enfants. Mais comme il lui faut de l’argent pour les élever et que la scène est la seule carrière qu’elle se connaisse, elle y revient régulièrement. Il va finalement s’écouler vingt-cinq ans entre ses premiers « adieux à la scène » et les derniers !

Jo et Joséphine sont les père et mère effectifs de tous ces enfants recueillis, mais c’est surtout Jo qui s’en occupe au quotidien. Aux dires de ses proches, Joséphine les gâte trop, les couvre de trop nombreux cadeaux, emploie trop de gouvernantes (pour enseigner à chacun sa religion et sa civilisation d’origine) et ne fait guère régner la discipline ! Mais les enfants se savent aimés : l’excès d’enfants n’a jamais pu tarir chez Joséphine l’excès d’amour !


 

AFA - Introduction à un nouveau libellé et Point Route N°2 à J50...

Que sont les A.F.A. ? 
(Différent de l'A.F.A. évidemment... Complémentaires des A.A.O....)

Sous ce libellé, je parlerai de grandes figures de l'Adoption de France et d'Ailleurs (pas forcément parents Adoptifs), et de parents Adoptifs connus de France et d'Ailleurs, lorsque ceux-ci sont plus célèbres que les adoptés correspondants, dans le temps et dans l'espace...

Sauf cas exceptionnels où les deux sont célèbres... Ex : A.F.A. : Cesar ; A.A.O. : Octave (futur Auguste).


[Stairway To Heaven - Led Zeppelin ; lien : http://www.youtube.com/watch?v=BcL---4xQYA

Avec l'image de cette vidéo, on sent la symbolique style Echelle de Jacob et le désir d'élévation, par contre le son est pourrave... Alors pas la peine de pousser les Décibels trop fort... Qui va doux va loin...



Point Route N° 2 du Blog à 50 jours d'existence : Mais où va donc Julien ChAbAdA ????


Hong Kong Fou Fou


Depuis le premier Point Route, qui suivait l'introduction des A.A.O. dans ce Blog,

Après avoir bénéficié pour le lancement du soutien généreux, gratuit et inconditionnel, de deux grandes figures du Monde de l'Adoption en France, à savoir :

- la charmante Moushette (Madame Adoption en Inde, dont le Blog au mythique Charabia ne devrait pas vous laisser indifférent -pour ceux qui ne la connaitraient pas encore...-) d'une part,

- et mon Maitre Jean-Vital (qui en plus d'être LE Spécialiste français de l'Adoption a un blog revendiqué comme chauvin et viril pour les amateurs de Rugby, donc n'y allez pas, c'est totalement orienté et subjectif... Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi l'Italie qui a brillamment battu les Bleus le week-end dernier n'est pas plus mis à l'honneur dans ce blog, pour la beauté du jeu, menfin passons...Jean a quand même reconnu que les Ritals avaient été bons alors que les Français étaient plutôt une équipe de tracteurs...) d'autre part,

La Larve que je suis, cocoonnée par ces deux incontournables de l'Adoption, est maintenant lancée dans l'Espace Blogosphérique et commence peut-être à devenir petit à petit Papillon (Référence évidente à un ancien billet de Moushette en lien ICI)...

J'ai pris le temps de réfléchir à l'orientation générale du Blog de l'A.A.A. Julien ChAbAdA pour vous servir, grâce en particulier aux conseils précieux de la déesse féministe Olympe, au sommet du panthéon sociétal de Wikio...
Merci encore à Olympe d'avoir daigné conseiller un jeune débutant foufou et intrépide du Blog...
Sachant que pour une Déesse féministe, Olympe est très humaine et très abordable (elle aurait pu snober le jeune homme provincial pas forcément dans le trip du féminisme, mais elle est très ouverte d'esprit... Et c'est ce qui doit aussi contribuer au très grand succès de son blog au plafond de verre...)


J'ai donc dégagé Le Fil Conducteur du Blog : l'Adoption (et donc les questions autour de l'enfant, de la famille, de la parenté, de la filiation etc.), le Monde de l'Adoption et les Adoptés, à l'appui des A.A.O., des A.F.A., de l'Actualité, de l'Anthropologie en premier lieu, des Mythes, des Religions et des Symboles en second lieu....

Mais pour ne pas rester uniquement cantonné à ces thématiques et tenir la distance, j'entrecouperai ce Fil Conducteur sur l'Adoption de récréations musicales et de billets autres divertissants, mais sans que ceux-ci ne fassent perdre de vue le Fil Conducteur prédéfini, qui recoupe déjà beaucoup de thèmes et sujets possibles...


[Ceci n'est pas un Blog...]

Maison Tordue de Sopot (Pologne).

J'aime bien la photo ci-dessus de la maison tordue surréaliste, mais malgré une construction qui a dû partir un peu (volontairement) dans tous les sens, le tout tient la route et fait une maison pittoresque et singulière...

C'est un peu ce que ce je tente de faire avec ce Blog artisanal et expérimental concernant mon approche généraliste de l'adoption et du monde de l'adoption : un Blog tordu et surréaliste, mais qui devrait tenir la route quand même...  Du moins je vais essayer de faire mon possible pour qu'il tienne la route...

Et pour ne pas m'épuiser en chemin, je m'autoriserai par-ci par-là de la musique pour adoucir le tout et des billets informels divertissants soit pour s'amuser et rire, soit pour apprendre de l'utile et du futile sans se prendre la tête...

Le grand écart entre l'utile et le futile, le triste et le drôle, le beau et le laid etc.? j'adore !!!

Si mes explications vous ont paru surréalistes, ce n'est pas grave, car j'aime le surréalisme...
 Cf. le titre [Ceci n'est pas un Blog]...

Merci d'être sur ce Blog  et de rester fidèle à Cultures et Chabada !

(près de 9500 pages visités à ce jour... Impressionnant...Et impressionné...)



 La trahison des images - René Magritte.

NB : [Ceci n'est pas un Blog] fait référence à Magritte (le surréaliste belge qui aimait les chapeaux melons) et sa fameuse pipe...
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