mercredi 16 mars 2011

AFA - Joséphine Baker et sa "Tribu Arc-en-Ciel"...




[J'ai deux amours - Joséphine Baker ; lien : http://www.youtube.com/watch?v=8NsH7uJ1Y2g

Joséphine Baker avait peut-être plus que deux Amours dans sa vie...

La preuve avec le texte qui suit, signé Marie-Odile Mergnac...

Joséphine Baker est née en Louisiane le 3 juin 1906. Elle a connu la pauvreté, le racisme, la gloire à Paris, l’exil pendant la Seconde Guerre mondiale… 

Elle, qui rêvait d’enfant sans pouvoir enfanter, résolut en 1949 d’adopter des enfants de toutes les races pour constituer autour d’elle une « tribu arc-en-ciel ».

Le monde entier en une seule famille

Avec son mari d’alors, le chef d’orchestre Jo Bouillon, Joséphine Baker décide en 1949 de rassembler, dans sa propriété des Milandes en Dordogne, des enfants de tous pays : un blanc, un jaune, un noir, un rouge, et leur donner l’affection et le confort dont elle avait tant manqué dans sa propre enfance. Il faut quelques années avant que le projet ne prenne corps. C’est à partir de 1954 qu’elle commence à ramener des enfants de ses nombreuses tournées de chants et de danses tout autour du monde.

Toutes les couleurs…

En début d’année 1954, en voyage au Japon, elle fait le tour des orphelinats locaux et adopte deux enfants au lieu d’un : Akio (ce qui signifie « Automne ») et Tenuya (bientôt surnommé Janot), tous deux abandonnés par des mères coréennes ou japonaises séduites par des soldats américains.

D’un orphelinat d’Helsinki en Finlande, elle ramène un petit blond de deux ans, Jari. De Colombie, un petit noir, Luis, donné par sa mère qui avait déjà sept enfants qu’elle peinait à nourrir. Il ne manque plus qu’un petit Indien d’Amérique pour compléter la famille arc-en-ciel telle qu’elle l’avait définie au départ.

Mais, un jour qu’elle revenait de Paris en Dordogne, son mari la retrouve accompagnée d’un petit Français, Jean-Claude. Jo Bouillon est un père adoptif aimant, mais il commence à craindre une croissance exponentielle du nombre d’enfants, trop peut-être pour que leurs revenus puissent suffire.

… et toutes les religions

Joséphine ayant déjà adopté un bouddhiste (Akio), un shintoïste (Tenuya), un protestant (Jari), deux catholiques (Luis et Jean-Claude), elle décide qu’il lui faut absolument un enfant juif. La voilà bientôt avec un petit Moïse de dix mois ! Les six enfants réunis en Dordogne avaient alors de quatre ans à dix mois.

La quête continue

En 1956, elle ramène d’Afrique du Nord deux bébés, un garçon et une fille, un Musulman et une Française, seuls rescapés d’un massacre de la guerre d’Algérie, et qu’elle nomme Brahim et Marianne.

En 1957, elle adopte en Côte d’Ivoire Kofi, un bébé africain dont la mère vient de décéder dans un hôpital et dont le père est inconnu.

En 1958, elle recueille un nouveau-né trouvé à Paris dans une poubelle la veille de Noël, André, dont elle change le prénom pour celui de Noël.

En 1959, elle trouve enfin le petit Indien qu’elle souhaitait depuis le début de cette aventure familiale : Mara, du Venezuela, profondément sous-alimenté et qui aura besoin de nombreux soins.

Enfin, elle complète la tribu en 1962, avec une petite fille abandonnée, née en France de mère marocaine, à laquelle elle donne le prénom italien de Stellina, « petite étoile ».

Comme si cette douzaine n’apaisait pas sa soif d’adoption, elle ramène aussi pour sa sœur un bébé d’origine hindoue, Rama, trouvée dans un orphelinat belge !

Un pari réussi

Joséphine annonce régulièrement qu’elle va quitter la scène pour s’occuper de ses enfants. Mais comme il lui faut de l’argent pour les élever et que la scène est la seule carrière qu’elle se connaisse, elle y revient régulièrement. Il va finalement s’écouler vingt-cinq ans entre ses premiers « adieux à la scène » et les derniers !

Jo et Joséphine sont les père et mère effectifs de tous ces enfants recueillis, mais c’est surtout Jo qui s’en occupe au quotidien. Aux dires de ses proches, Joséphine les gâte trop, les couvre de trop nombreux cadeaux, emploie trop de gouvernantes (pour enseigner à chacun sa religion et sa civilisation d’origine) et ne fait guère régner la discipline ! Mais les enfants se savent aimés : l’excès d’enfants n’a jamais pu tarir chez Joséphine l’excès d’amour !


 

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