[>>> Lire avant la première partie : Adoption d'enfants en Chine traditionnelle (1) - Mingling Zi : la légende de la guêpe et des vers à soie... ]
En pratique, des
anthropologues ont observé des coutumes d’adoptions aux 19e et 20e
siècles, se réalisant le plus souvent en dehors des proches parentés.
Deux explications sont avancées : le fait d’adopter
les enfants de personnes étrangères, peut être avec des intermédiaires, aidait
à protéger les liens adoptifs d’interférences futures avec les parents –ou familles-
de naissance et faisait que l’enfant adopté était moins à même d’essayer de
retourner à sa famille de naissance.
De même, alors que la plupart des adoptions officielles
glanées à partir de documents historiques et d’archives judiciaires implique l'adoption de
garçons dans le but de fournir un héritier - le seul but pour l'adoption qui était
autorisée par la loi -, les pratiques populaires
d'adoption impliquaient souvent des filles (Wolf et Huang 1980).
Comme l’observe Waltner, les adoptions de filles n'étaient pas susceptibles de faire partie du registre historique, ni dans les généalogies et ni dans les archives judiciaires, parce que, dans le système de parenté patrilinéaire en vigueur, leur adoption ne portait pas sur des questions de lignage ou sur des questions de propriété ou d'héritage (Waltner 1990: 122).
En même temps, les filles étaient plus susceptibles que les garçons d'être disponibles pour l'adoption parce qu'elles étaient plus remplaçables du point de vue des familles de naissance.
En outre, la position ambiguë des femmes, en particulier enfants, dans la structure de la parenté formelle et les lignées de sang, fait que les filles sont plus facilement changeables et donc plus «adoptables» en tant que filles, indépendamment de leur origine, à l'intérieur ou à l'extérieur de lignées de sang.
[Sources : sur demande à l'auteur]
Comme l’observe Waltner, les adoptions de filles n'étaient pas susceptibles de faire partie du registre historique, ni dans les généalogies et ni dans les archives judiciaires, parce que, dans le système de parenté patrilinéaire en vigueur, leur adoption ne portait pas sur des questions de lignage ou sur des questions de propriété ou d'héritage (Waltner 1990: 122).
En même temps, les filles étaient plus susceptibles que les garçons d'être disponibles pour l'adoption parce qu'elles étaient plus remplaçables du point de vue des familles de naissance.
En outre, la position ambiguë des femmes, en particulier enfants, dans la structure de la parenté formelle et les lignées de sang, fait que les filles sont plus facilement changeables et donc plus «adoptables» en tant que filles, indépendamment de leur origine, à l'intérieur ou à l'extérieur de lignées de sang.
Photo d'une famille traditionnelle chinoise [Source:http://seathestars.com/]
(ndlr : le photographe n'a sans doute pas dit : "Cheeeeeeeessssssseeeeeee"...)
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Les anthropologues qui ont étudié l'adoption en Chine
pré-révolutionnaire, ont constaté que la forme la plus commune était une adoption féminine, impliquant une jeune nourrisson-fille destinée à être élevée comme future belle-fille et
épouse pour un fils (une bru donc), en chinois une tongyangxi
(Wolf et Huang 1980). Cette pratique d’adoption
de petites brus évitait les frais de cérémonie souvent élevés et ruineux dans la forme traditionnelle du
mariage, et avait l'avantage d'offrir aux beaux-parents, en particulier les belles-mères,
un plus grand contrôle sur leur bru et moins
de risques que la jeune femme ne rompe le lien crucial entre les parents et leurs
fils (Wolf 1972).
Les couples sans enfants pouvaient également adopter des filles, dans
l'espoir que cela les mettent sur la voie pour avoir un fils. Si le fils espéré n’était pas
réalisé, le couple avait au moins une
fille qui pourrait leur servir de gardienne
et de moyen possible pour obtenir un gendre héritier uxorilocalement [NDLR :
uxor = épouse en latin ; le
couple marié réside du côté de la famille de l’épouse], c’est à dire de trouver
un homme qui épouse sa femme dans la
famille de celle-ci, et que ce gendre soit autorisé à devenir l'héritier de son
beau-père. Bien que cela ait été considéré comme un arrangement peu intéressant
pour un homme, des hommes pauvres pouvaient être disposés à se marier de cette
manière pour des raisons économiques.
Dans certaines communautés au XIXe et au début du XXe
siècle, ces diverses pratiques étaient tellement répandues que la majorité des
filles étaient adoptées et que peu de gens élevaient leurs propres filles biologiques (Wolf et
Huang 1980). Dans d'autres régions, ces pratiques ne concernaient qu'une petite
minorité. Mais leur existence a montré la flexibilité des pratiques
traditionnelles et la façon dont l'adoption pouvait être utilisée et manipulée
par les familles comme un moyen pour compenser l'insuffisance des résultats de
la reproduction biologique. Ils ont également fourni une coutume traditionnelle pour l'adoption des filles.
Une autre
tradition, qui ressemblait à l'adoption, impliquait l'achat de filles comme domestiques.
Ces filles (girls) n’étaient pas leurs
"filles" (daughters), mais étaient
souvent traitées comme des membres du foyer familial et, comme si elles étaient leurs filles
biologiques, leurs mariages étaient arrangés par le chef de famille.
[Sources : sur demande à l'auteur]
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