Adoption et Adrogation...
Les anciens Romains pratiquaient deux types d’adoptions, citées par exemple dans les Instituts de
Gaius (environ 161 ap.JC) : l’adoptio
(adoption) et l’arrogatio
ou adrogatio (adrogation) (à partir du latin rogare
: demander).
Lois des XII tables (Ve S.av.JC) - Musée de la civilisation romaine, Rome. |
Adoptio...
l'adoption (adoptio) était
un processus par lequel un mineur
devenait un héritier légal et dépendant du parent adoptif, avec l'accord
de son père biologique.
Conformément aux lois de l’époque, basées sur les lois des Douze Tables (milieu du Ve
S.av.JC), le père biologique pouvait
éventuellement vendre son fils jusqu’à trois fois, et sa fille ou sa
petite-fille une fois, après quoi il ne pouvait pas récupérer ses enfants. Une
allégeance non discutée de la famille était attendue, que la personne fût
adoptée enfant ou adulte.
Le "pater familias" (chef de
famille masculin) avait une puissance
absolue (patria potestas) et pouvait
littéralement condamner ses enfants à
mort. Il pouvait aussi les vendre
ou les abandonner (apparemment les
filles étaient plus susceptibles d’être abandonnées) sans conséquence sociale
ou morale négative liée à de tels actes.
Dans le droit romain, seuls
les hommes étaient autorisés à adopter jusqu'à 291 ap.JC. Par la suite, les
femmes ont été autorisées à adopter dans des circonstances particulières, par
exemple, dans le cas de la perte d'un enfant biologique.
L'adoptio
(adoption) consistait en une
cérémonie « par laquelle une personne qui était sous la puissance (potestas)
de son parent (alieni juris), enfant ou petit-enfant, garçon ou fille, était
transféré dans la puissance de la personne qui l'adoptait ».
La personne adoptée était émancipée (mancipatio) par son père naturel et
remis à son père adoptif.
L'adoptio était réalisée sous
l'autorité d'un magistrat dans la
capitale, ou par un gouverneur dans
les provinces, et pouvait s'appliquer à des enfants de tout âge, et à des filles
autant que des fils.
Adrogatio...
L’adrogation (adrogatio)
concernait généralement l'adoption d'un adulte
de sexe masculin, qui devenait l'héritier légal de l'adoptant. L’adrogation
était assez commune dans la Rome antique,
selon l'auteur John Boswell.
Son but était de permettre à un homme sans enfant d’assurer la continuité de son nom de famille, et aussi de mener à bien les rituels religieux et les commémorations après sa mort.
Les personnes qui n'étaient pas sous l'autorité de quelqu'un
d'autre (sui juris), pouvait
être adoptées par adrogatio (adrogation),
puisque dans ce cas, le parent adoptif,
la personne adoptée et le peuple étaient tous invités à consentir à l'adoption.
L'adrogatio
était généralement limitée à des fils
au-delà de l'âge de la puberté, et étaient réalisées à l'origine seulement à Rome, car elle exigeait un vote du peuple. La nécessité d'une
telle approbation découle du fait que, selon les lois des Douze Tables, le statut
d'un citoyen romain ne pouvait être modifiée
que par un vote du peuple de l'assemblée,
appelé comices curiates (comitia
curiata). A partir du troisième siècle après JC, l'adrogatio pouvait
également être accomplie par un rescrit impérial ou un édit.
Effets distinctifs de l'adoptio et de l'adrogatio...
Certains auteurs ont observé que l'adrogation (adrogatio) avait des répercussions
plus profondes que l'adoption (adoptio).
Les personnes adrogées renonçaient au culte des dieux de
leur famille de naissance (sacra)
et se vouait au culte de la nouvelle
famille.
Grâce à l'adrogation, le
parent adoptif acquérait sa potestas (pouvoir, autorité), non
seulement sur le fils adrogé, mais
aussi sur sa femme, ses biens et ses
enfants.
En outre, la familia
que le fils adrogé avait précédemment régie était terminée et son sacra
(culte de la famille) éteint.
Pour ces raisons, une personne ne pouvait légalement être
adoptée par adrogation jusqu'à ce qu'il soit reconnu comme satisfaisant, agréé en quelque sorte, devant les
autorités compétentes. Si la personne à adopter était le seul homme de son clan
familial, le consentement à l'abrogation pouvait être refusé.
L'adoption (adoptio),
d’autre part, avait un impact moindre.
Bien qu'elle conférât nombre des mêmes droits, privilèges et
obligations que l'adrogation, y compris l'abandon
du nom et du sacra de l'ancienne famille, les liens du sang n'étaient pas coupés,
et les droits acquis par l'adoption
étaient agnatiques et non cognatiques.
[Sources :
- Wikipedia ;
- ADAMEC C, MILLER L.C., The Encyclopedia of Adoption (Third edition), New York, Facts on line, 2007;
- United Nations Department of Economic and Social Affairs/Population
Division, Child adoption : Trends and Policies, New York, United
Nations, 2010. ]
VOIR AUSSI :
Musique de la Rome antique - Musica Romana - Pugnate II
Très intéressant...je pensais pas que l'adoption est son histoire daté de l'antiquité! C'est fabuleux!
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