mardi 30 août 2011

Adoption dans la Grèce antique (1) : notions légales...

Code de Gortyn - Musée du Louvre.

Les Lois de la Grèce antique fournissent une illustration des plus anciennes législations connues en matière d’adoption.

De même que pour le Code d’Hammourabi, ces lois tendent souvent à donner des héritiers pour des individus sans enfants. Des personnes qui avaient déjà légitimé des fils n’avaient normalement pas le droit d’adopter.

Selon les lois du Code de Solon (VIe S. av. JC) et du Code de Gortyn (Ve S. av. JC), par exemple, seuls les hommes adultes qui n’avaient aucun descendant légitime et qui étaient considérés comme sains d’esprit, pouvaient adopter. 
Si, toutefois, une progéniture mâle naissait après une adoption établie, l’enfant adopté et l’enfant biologique avaient droit à des parts égales d’héritage
La plupart des lois modernes d’adoption ont gardé ce concept en reconnaissant aux descendants biologiques et adoptés les mêmes droits en matière d’héritage.

Selon le Code de Solon, l’adoption revêtait trois formes distinctes :
-         l’adoption inter vivos : entre personnes vivantes ;
-         l’adoption testamentaire, c’est-à-dire selon la volonté d’une personne décédée ;
-         l’adoption posthume par un proche au nom du membre de la famille décédé.

L’adoption inter vivos correspondait à un lien contractuel volontaire conclu entre deux personnes, alors que les adoptions testamentaires et posthumes était des actes légaux nécessitant l’approbation par un tribunal populaire.
L’adoption inter vivos était courante pour fournir des soutiens à des parents adoptifs âgés, alors que les adoptions testamentaires étaient réalisées dans le but de perpétuer le culte des ancêtres.
L’adoption inter vivos était également utilisée lorsqu’un homme sans descendance masculine adoptait un fils pour éviter qu’un parent masculin ne revendique sa fille comme héritière. 
Nonobstant la forme, l’adoption dans la Grèce antique avait pour effet de rompre les liens entre les personnes adoptées et  les parents proches du père biologique.

Les fils adoptés jouissaient du plein statut filial, mais ne pouvaient perpétuer la lignée de leur nouvelle famille que par des descendants directs masculins.

[Source : United Nations Department of Economic and Social Affairs/Population Division, Child adoption : Trends and Policies, New York, United Nations, 2010]

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