jeudi 7 avril 2011

Oh la honte ! Ses parents sont mariés !...


Le nombre des naissances hors-mariage a beaucoup augmenté récemment. Quelles différences persistent entre enfants naturels et légitimes ? Est-ce toujours un handicap social de naitre de parents non mariés ?

Ce qui était autrefois contraire aux normes sociales est devenu aujourd’hui banal, en liaison avec le développement des unions de fait.

Bientôt dans les cours de récré, je pense que les enfants pourront se taquiner de la sorte : « Oh la honte ! Ses parents sont mariés ! »

La preuve avec ce qui suit…


Dans les années 70, 7 % des bébés naissaient hors mariage contre 54 % en 2009. Faire des enfants sans s'unir devant monsieur le maire ne choque donc plus personne, bien au contraire.

Pour la première fois, en 2007, les naissances hors mariage sont plus nombreuses que les autres selon le tableau démographique de l'Insee.

En 2007, les naissances hors mariage ont représentées 50,5% du total des naissances contre 48,4% en 2006, selon les résultats de l'enquête Insee de recensement. C'est la première fois en France que les naissances hors mariage prennent le pas sur les autres. Et ce sont des enfants chanceux : les plus jeunes Français ont gagné trois mois d'espérance de vie. Un garçon né en 2007 devrait vivre 77,5 ans et une fille 84,4 ans, les Françaises battant le record européen de longévité.

52 % des bébés sont nés hors mariage en France en 2008. La faute à qui ? Au mariage, qui connaît un désintérêt de la part des jeunes.


Un engagement qui a changé


De nos jours, seulement 50 % des couples se marient. Pas étonnant donc que la courbe des enfants nés en dehors de cette union monte en flèche. L'engagement a donc changé. Il ne s'agit plus de se dire "oui" mais d'avoir des enfants et de les élever. Le mariage est pour beaucoup un usage un peu désuet. Il ne représente souvent qu'un bout de papier sans grande importance. Aujourd'hui, on se marie parce qu'on le veut et non à cause de la pression sociale. Et puis, avec l'augmentation du nombre de divorces et l'argent qu'il faut dépenser pour ce dernier (ne dit-on pas qu'il vaut mieux réussir son divorce que réussir son mariage ?), certains couples préfèrent se passer du mariage aux fastes pompeux, pour s'unir plus librement, en concubinage ou via un Pacs.

Dans les années 60-70, les enfants nés hors union maritale étaient un phénomène qui touchait plutôt les couches populaires de la société. Il s'agissait souvent de grossesses accidentelles. D'ailleurs, les jeunes parents étaient généralement obligés de céder à la pression et se mariaient rapidement après la venue du nouveau-né.

L'autre raison qui pousse les couples à faire des bébés sans passer par la case mariage est que l'âge moyen des mères a augmenté. En 2008, il atteignait 29,9 ans, toujours selon les chiffres de l'INSEE. Les études sont de plus en plus longues, l'entrée sur le marché du travail ne cesse d'être repoussée, la précarisation des emplois touche davantage les femmes...  Mais l'horloge biologique tourne. Résultat, elles préfèrent tomber enceinte avant de se marier. Tant pis, le passage devant le maire attendra.

Une reconnaissance plus tôt

Depuis 2006, les petits nés hors mariage ont les mêmes droits juridiques que ceux nés avec des parents mariés. Cependant, à la différence des enfants issus d'une union maritale, les bambins nés hors mariage doivent être reconnus par leurs parents. Cette reconnaissance du père et de la mère peut s'effectuer soit conjointement, soit séparément.

Autre nouveauté : de plus en plus de parents non mariés décident de reconnaître leur enfant avant la naissance. Ce qui était assez rare il y a une trentaine d'années est là encore, devenu presque normal. Cela s'explique par le fait que les parents même vivant en concubinage, sont stables dans leur couple. Ils accueillent leur bambin sans crainte du lendemain.

Aujourd'hui, faire des enfants sans se dire "oui" est donc devenu la nouvelle norme sociale, mais jusqu'à quand ?


2 commentaires:

  1. Eh oui, c'est déjà souvent une exception d'avoir des parents mariés et même pas un demi-frère, demi-soeur, beau-frère ou belle-soeur dans les cours de récré parisiennes !
    En revanche, l'institution du mariage reste "incontournable" quand on veut / doit faire un enfant autrement que "sous la couette", à savoir par procréation médicalement assistée (je ne suis pas sûre) ou adoption (possible seulement si mariés ou célibataires, mais pas concubins).

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  2. Pour la PMA, elle est possible uniquement pour les couples hétérosexuels mariés ou apportant une preuve de vie commune d'au moins 2 ans, les deux membres du couple étant vivants et consentants.

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