samedi 12 février 2011

Symbolo - La fête de la Saint Valentin...


Le jour de la Saint-Valentin, le 14 février, est considéré dans de nombreux pays comme la fête des amoureux et de l'amitié. Les couples en profitent pour échanger des mots doux et des cadeaux comme preuves d’amour ainsi que des roses rouges qui sont l’emblème de la passion.


À l’origine fête de l’Église catholique, le jour de la Saint-Valentin n’aurait pas été associé avec l’amour romantique avant le haut Moyen Âge mais avec l'amour physique. La fête est maintenant associée plus étroitement à l’échange mutuel de « billets doux » ou de valentins illustrés de symboles tels qu’un cœur ou un Cupidon ailé.

À l’envoi de billets au XIXe siècle a succédé l’échange de cartes de vœux. On estime qu’environ un milliard de ces cartes sont expédiées chaque année à l’occasion de la Saint-Valentin ; ce chiffre parait plus que suspect, quand on considère que cette fête est limitée par de nombreux aspects, aussi bien géographiques (la saint-Valentin n'est pas fêtée partout à travers le monde), financière (le nombre de personnes dans le monde ayant les moyens de se payer des loisirs de ce type), culturelle (les fleurs et les chocolats semblent beaucoup plus prisés que les cartes de vœux), sociale (part de célibataires dans la société). Ce chiffre ne serait battu que par le nombre de cartes échangées lors des fêtes de Noël. On estime aussi que 85 % de ces cartes sont achetées par des femmes.
 
Historique du jour de la Saint-Valentin

Les fêtes de la fertilité du mois de février

L’association du milieu du mois de février avec l’amour et la fertilité date de l’Antiquité. Dans le calendrier de l’Athènes antique, la période de mi-janvier à mi-février était le mois de Gamélion, consacré au mariage sacré de Zeus et de Héra.

Dans la Rome antique, le jour du 15 février était nommé les lupercales ou festival de Lupercus, le dieu de la fertilité, que l’on représente vêtu de peaux de chèvre. Les prêtres de Lupercus sacrifiaient des chèvres au dieu et, après avoir bu du vin, ils couraient dans les rues de Rome à moitié nus et touchaient les passants en tenant des morceaux de peau de chèvre à la main. Les jeunes femmes s’approchaient volontiers, car être touchée ainsi était censé rendre fertile et faciliter l’accouchement. Cette solennité païenne honorait Junon, déesse romaine des femmes et du mariage, ainsi que Pan, le dieu de la nature.

Au moins trois saints différents sont nommés Valentin, tous trois martyrs. Leur fête a été fixée le 14 février par décret du pape Gelase Ier, aux alentours de 498. C’est à cette date qu’ils sont mentionnés dans les premiers martyrologes :
    * Valentin de Rome, un prêtre qui a souffert le martyre à Rome dans la seconde moitié du IIIe siècle et qui a été enterré sur la Via Flaminia.
    * Valentin de Terni, un évêque d’Interamma (le Terni moderne), qui a également souffert le martyre dans la deuxième moitié du IIIe siècle et qui a également été enterré sur la Via Flaminia.

Le rapprochement entre la Saint-Valentin et l’amour courtois n’est mentionné dans aucune histoire ancienne et est considéré par des historiens comme une légende. Il existe une légende selon laquelle la fête de la Saint-Valentin a été créée pour contrecarrer la pratique des lupercales par les jeunes amoureux qui dessinaient leurs noms sur une urne, mais cette pratique n’est citée dans aucune source écrite de l’époque.

Il ne faut cependant pas oublier que la plupart des fêtes chrétiennes se sont substituées à des fêtes païennes : oui mais que viennent faire le ou les Saints Valentin ? 

Le jour de la Saint-Valentin a longtemps été célébré comme étant la fête des célibataires et non des couples. Le jour de la fête, les jeunes filles célibataires se dispersaient aux alentours de leur village et se cachaient en attendant que les jeunes garçons célibataires les trouvent (définition des lupercales). À l’issue de ce cache-cache géant, les couples formés étaient amenés à se marier dans l’année. Ceci permettait de développer la démographie et stimuler l’expansion des villages.

Cette pratique laissait libre cours à beaucoup de tricheries de la part de couples officieux ainsi que des hommes qui visaient une jeune fille en particulier et notamment « la plus belle du village », très courtisée.

L’époque médiévale

La première mention du jour de la Saint-Valentin avec une connotation amoureuse remonte au XIVe siècle en Angleterre, où l’on croyait que le 14 février était le jour où les oiseaux s'accouplaient (lire entre autres « La Dame à la licorne »). Cette croyance est mentionnée dans les écrits de Geoffrey Chaucer au XIVe siècle. Il était courant durant cette période que les amoureux échangeassent des billets et qu’ils s’appellent chacun leur Valentin. Un de ces billets du XIVe siècle se trouverait à la British Library. Il est probable que nombre de légendes sur la Saint-Valentin aient été inventées pendant cette période. Parmi ces légendes, on trouve celles-ci :
    * La veille du martyre de Saint Valentin, il a glissé un « valentin » à la fille du geôlier qui aurait lu « de la part de votre Valentin ».
    * Pendant une période d’interdiction de mariage des soldats romains par l’empereur Claude II, Saint Valentin arrangeait secrètement les mariages. Dans la plupart des versions de cette légende, le 14 février est la date liée à son martyre.
Ce fut Othon de Grandson, lors de la deuxième moitié du XIVe siècle, poète et capitaine à la cour d'Angleterre, qui fit connaître cette coutume dans le monde latin, notamment à la cour de Savoie : trente pour cent de sa poésie est dédiée à cette tradition. Citons par exemple La Complainte de Saint Valentin (I et II), La Complaincte amoureuse de Sainct Valentin Gransson, Le Souhait de Saint Valentin et Le Songe Saint Valentin.
Au début du XVe siècle, Charles d’Orléans fit connaître l'œuvre d'Othon à la cour de France. Il écrivit lui-même plusieurs poèmes dédiés à la Saint-Valentin. Par la suite, cette tradition se perdit dans le monde latin et ne fut réactualisée qu'au XIXe siècle.

Les reliques

Il existe plusieurs saints, donc plusieurs sites :

    * à Dublin : au XIXe siècle, les reliques de Saint Valentin de Terni furent léguées par le pape Grégoire XVI à l’église des Carmélites de la rue Whitefriar à Dublin, qui est alors devenue un lieu de pèlerinage pour le 14 février. En 1969, dans le souci d’épurer le calendrier catholique de tous les saints légendaires, l’Église a ôté le jour de la Saint-Valentin de son calendrier officiel.
    * à Roquemaure : depuis le 25 octobre 1868, l’église de Roquemaure dans le Gard abrite les reliques d’un Saint Valentin. En 1868, elles furent achetées à Rome par un riche propriétaire viticole du pays qui les utilisa dans le but de protéger les vignobles du phylloxera, apparu ici deux ans auparavant.
    * à Saint-Pierre-du-Chemin, église Saint-Pierre depuis 1847 et authentifiées par le Vatican.

La Saint-Valentin dans les pays orientaux

En Chine, depuis les années 1980, la Saint-Valentin connaît une popularité importante, notamment chez les jeunes, qui génère diverses activités commerciales. À part la Saint-Valentin, il existe une fête traditionnelle, le Qi Qiao Jie, pour les amoureux, provenant d’une légende ancienne, dont la date est le septième jour du septième mois du calendrier lunaire.

Au Japon, cette pratique est une obligation pour beaucoup de femmes, notamment les employées de bureau, qui doivent offrir des chocolats à tous leurs collègues masculins, parfois à un coût très élevé ; ces chocolats sont d'ailleurs appelés giri choko (義理チョコ), c'est-à-dire « chocolats d'obligation ».
Le 14 mars est appelé white day (le jour blanc) ; c’est un phénomène commercial créé au Japon et repris par la Corée du Sud, Taiwan et Hong Kong. À cette date les hommes sont censés offrir un linge (ou d’autres cadeaux) blanc à celles qui leur ont offert des chocolats. La jeune fille peut exiger à cette occasion un cadeau dont la valeur est trois fois supérieure à celle des chocolats offerts un mois plus tôt.
La Saint-Valentin s’est popularisée également en Inde et au Pakistan, provoquant l’hostilité de certains groupes opposés à cette influence occidentale.

La Saint-Valentin en Amérique du Sud

Au Brésil, on ne parle pas de Saint-Valentin mais de dia dos namorados (jour des amoureux) fêté non pas le 14 février mais le 12 juin.

En Colombie, la Saint-Valentin est fêtée le troisième samedi du mois de septembre. Elle s'appelle día del amor y amistad (jour de l'amour et de l'amitié).

8 commentaires:

  1. MErci pour ces intéressantes recherches.
    J'espère que le 21ème siècle verra un nouvel épisode de l'histoire dela Saint-Val : celui de la disparition des "numéros spéciaux", "soirées spéciales" et autres injonctions de consommer ce jour là et ce soir là à deux ! Vive la Saint-Valentin quotidienne :=)
    A bientôt

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  2. Merci Julien pour ces explications mais quitte à me faire huer (j'aime).

    La Saint Valentin j'appelle ça la fête des cons !

    C'est le seul jour de l'année, où je sais que je ne dois aps faire un cadeau à ma petite femme, car je suis un "rebelle", et je ne me plierai pas à cette mode commerciale !

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  3. Merci Jean-Vital de faire dans la nuance...
    [une nuance pleine de rhétorique et de sagesse...)

    Mais bon, si la Saint Valentin permet de faire marcher le commerce (fleuristes, restaurateurs, chocolatiers, bijoutiers...),
    ce n'est pas la seule fête à prétexte commercial de l'année...
    (Fêtes des grands mères, pères, mères, épiphanie,Pâques,Toussaint, Noël, Saint Sylvestre etc...)

    Et puis si les amoureux ne considèrent que le 14 février dans leur année comme jour des amoureux, c'est effectivement un peu court...

    Mais au milieu de toutes les horreurs, de toutes les conneries, de toutes les immondices, de toutes les futilités qui nous reviennent aux yeux et aux oreilles à longueur de journée, je trouve que cette fête de la Saint Valentin est une connerie tout à fait acceptable, qui met à l'honneur le fait de s'aimer et de le faire partager, même s'il s'agit évidemment d'un prétexte commercial, mais comme d'autres fêtes - religieuses ou non - de notre calendrier chrétien.

    Dire aux gens que c'est bien de s'aimer et d'aimer, je trouve ça plutôt intelligent...

    Mais rien n'oblige au cadeau du 14 février... Sortons du simple matérialisme...

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  4. @ Mamaucy :

    tout à fait d'accord avec le fait d'une Saint Valentin quotidienne, de même que je pense que c'est Noël tous les jours (comme le disait très bien Jacques Brel) : les cadeaux ne sont pas uniquement question de montant dépensé ou de consommation...
    Tout est question d'état d'esprit, de positionnement d'esprit, et de veiller à travailler pour le bonheur (le nôtre, qui passe par faire le bonheur des autres...). Un petit mot, un geste, un regard a souvent plus de valeur qu'un gros cadeau (même si les gros cadeaux font quand même plaisir...évidemment... Un beau bouquet de roses de votre conjoint, mesdames, c'est quand même agréable...).

    Mais ce n'est pas facile tous les jours, et travailler à être heureux est donc un travail de longue haleine...

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  5. @ Mamaucy également : dans un société de consommation, je ne vois pas comment les injonctions à consommer disparaitraient... Elles ont plutôt tendance à prendre du terrain...
    Et plus la crise économique fait rage, plus les injonctions à consommer,offres spéciales etc., font rage également...

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  6. Rebelle je suis rebelle je reste....

    Je continue dans la dentelle, cela reste pour moi la fête des cons, son pendant chez les enfants c'est Hallowen !

    On a ganagé mais faut quand même pas m'embêter !

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  7. @ Jean Vital : Là pour Halloween,je suis totally d'acc'! (Citrouille et confiseries... Quelle connerie !!!)

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  8. @Maître Jean encore : errare humanum est. Perseverare...
    Quand tu écris "on a ganagé" (félicitations pour la seinttaaxxeuh),
    Je pense que tu parlais de la victoire de rugby des Français contre l'Irlande...

    Dommage qu'ils aient gagné, j'aurai bien aimé les voir se les manger
    (Dixit l'entraineur des Français à la mi-temps, qui en cas de défaite, invitait les Bleus à se les manger... S'eût été rigolo...)

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