dimanche 13 mars 2011

Anthropo- Données récentes sur la monoparentalité...

Mère et enfant - André Blondel ; Musée Paul Valéry de Sète (34).


A partir de deux études réalisées récemment, je fais ici le point sur la monoparentalité.
D'une part une étude d'Eurostat sur les hommes et les femmes -et donc la monoparentalité- en Europe offrant un panorama d'envergure sur l'UE, et d'autre part une étude belge menée par l'Université catholique de Louvain portant sur l'échec scolaire sur un panel de 1256 adolescents flamands...

Résultats et points intéressants de ces deux études...


Quelques données récentes  sur la monoparentalité en Europe


A l'occasion de la Journée internationale de la Femme du 8 mars 2011, Eurostat a publié une étude sur "Les femmes et les hommes dans l'UE vus à travers les chiffres", en date du 4 mars 2011. (lien pour le pdf correspondant ICI)

On y découvre que les familles monoparentales ne cessent d'augmenter :

Sept fois plus de mères célibataires que de pères célibataires :

On comptabilisait un peu plus de 200 millions de ménages privés dans l'UE27 en 2009, dont 25% étaient des couples sans enfant, 22% des couples avec enfants*, 17% des femmes célibataires sans enfant, 13% des hommes célibataires sans enfant, 4% des femmes célibataires avec enfants, 0,5% des hommes célibataires avec enfants et 19% correspondaient à d'autres types de ménages*.

La proportion de femmes sans enfant dans le total des ménages variait de 9% à Chypre et 11% en Espagne, à Malte et au Portugal, à 23% en Finlande, 21% en Allemagne et en Lituanie et 20% en Autriche ainsi qu'en France. Dans tous les États membres, la part de femmes vivant seules était plus importante que celle des hommes.

La proportion de femmes célibataires avec enfants variait de moins de 2% en Grèce, en Finlande, en Roumanie et à Malte, à 7% en Estonie et au Royaume-Uni et 6% en Irlande, en Lettonie et en Lituanie, tandis que la proportion d'hommes célibataires avec enfants était de l'ordre de 1% ou moins dans tous les Etats membres.

* Couples reposant sur une base légale ou non. Deux adultes vivant ensemble sans former un couple sont comptabilisés en tant "qu'autres ménages".
Le terme "enfant" désigne les enfants de moins de 15 ans ainsi que les jeunes de 15 à 24 ans, s'ils sont économiquement inactifs et s'ils habitent avec leur père et/ou leur mère (par exemple les étudiants à la maison).
Les autres ménages sont ceux qui comprennent deux adultes ne formant pas un couple, ou ceux de trois adultes ou plus, quelque soit le nombre d'enfants.




Plus d'échec scolaire en familles monoparentales ?


Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université catholique de Louvain qui ont étudié la situation scolaire de 1256 adolescents flamands, il en ressort que ce sont généralement les enfants qui subissent le plus les conséquences d’un divorce.

Alors qu’environ 45% des enfants de parents unis obtiennent un diplôme d’étude supérieur, c’est seulement le cas de 22% des enfants de couples séparés (24% chez les familles monoparentales et 20% chez les familles recomposées).

Les écarts se font sentir dès le collège. Près de 64% des élèves dont les parents sont toujours ensemble se dirigent vers un enseignement général contre 54% des enfants de familles monoparentales. Le redoublement est deux fois plus présent chez les enfants de divorcés que chez les autres, tout particulièrement pour les garçons.

Attention, il faut aussi savoir qu'en France, plus de la moitié des parents solos estime qu’il est plus difficile d’accompagner son enfant dans son parcours scolaire lorsque l’on vit seul. 
Mais ce n'est pas forcément justifié car des études montrent aussi que la monoparentalité n’apparaît pas comme un facteur de l’échec scolaire des enfants. En effet, le parent solo est bien souvent très présent et très impliqué dans le suivi du parcours scolaire car il a trop peur de ne pas s’occuper convenablement de son enfant, du coup, il en fait souvent plus que les autres parents.

En réalité, il est surtout prouvé que la délinquance et l’échec scolaire sont plus observables dans des familles en situation précaire. 

Il faut donc avant tout combattre l’exclusion sociale et la précarité.


1 commentaire:

  1. Bonsoir Julien,
    Oui, le lien entre les différentes études est la pauvreté... Quand on passe un agrément comme parent solo, on sent très fortement ce "préjugé" qui n'est que la traduction d'unf ait statistique : 1/3 je crois des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté...
    Maintenant, pour le lien avec l'échec scolaire ou la délinquance il y a plein d'autres facteurs. Après tout on peut avoir un salaire "moyen" ou petit, des horaires de boulot permettant de s'occuper de son enfant et donc moins de risques d'échec scolaire.
    Bref bref comme d'hab, on ne généralise pas à la lecture hative des chiffres.

    Quant à la lutte contre la précarité des femmes qui élèvent seules leurs enfants, elle est compliquée : entre le recouvrement des pensions alimentaires, l'ouverture des gardes à des horaires "atypiques" et la déculpabilisation qu'il faudrait enclencher chez elles, au lieu de leur enfoncer la tete sous l'eau, il y a du boulot !!!
    A bientot

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